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Ramadan: Une flambée des prix ?

r__alit__.jpgEconomiquement parlant les prix sont déterminés tant par l’offre que par la demande. En d’autres termes lorsque le marché est approvisionné en quantités suffisantes pouvant répondre ainsi à la demande, les prix restent stables à défaut de baisser. La question qui se pose alors que Ramadan est à nos portes est si les prix des denrées alimentaires et les principaux produits consommés durant le mois saint, vont continuer sur leur tendance haussière ou se maintenir à des niveaux supportables.

Nul n’est en mesure de répondre avec certitude à la question car dans les prix de ventes il y a aussi les prix de revient qui couvrent tous les frais ou coûts sans lesquels le produit ou denrée n’aurait pu être disponible. Or c’est à ce stade précisément que les cours semblent s’inscrire à la hausse pendant une certaine période, affirment les spécialistes des affaires économiques. La flambée des cours des hydrocarbures, les biocarburants, mais aussi les spéculations de toutes sortes expliquent la hausse planétaire des prix des aliments dont le consommateur le moins nanti supporte les conséquences.

Rouges ou blanches les viandes sont en quantités suffisantes
Sans tomber dans un pessimisme qui peut encore ternir la vie, la prudence devrait guider notre comportement de consommateur quand bien même les denrées alimentaires pour la période à venir y compris Ramadan sont en quantités suffisantes. C’est que les différents intervenants en la matière, chapeautés par les services du ministère du Commerce et de l’Artisanat ont pris les dispositions nécessaires assez à l’avance pour constituer les stocks pouvant répondre à la demande exceptionnelle caractérisant habituellement le mois du jeûne. Ainsi au chapitre des viandes rouges, l’approvisionnement s’effectue pour l’essentiel à partir de la production locale ce qui peut rassurer les plus tatillons parmi les consommateurs qui préfèrent plutôt la viande locale à la viande congelée importée généralement pour réguler le marché.
La constitution des stocks a démarré il y a quelques mois par l’acquisition par la Société ELLOUHOUM de 10.000 têtes d’agneaux à engraisser dont 2000 sujets serviront à alimenter le marché durant Ramadan. Les 8000 restants sont destinés à la consommation pour la période ultérieure y compris l’Aid el Idha. Parallèlement les sociétés de vente de gros de viandes rouges ont prévu la congélation de quelque 250 tonnes de viandes bovines.
Le stock actuel disponible est de 75 tonnes. Il sera alimenté au fur et à mesure de son épuisement.
La Société ELLOUHOUM se propose pour sa part à acquérir plusieurs milliers de têtes de bœufs à engraisser également. Cette intervention a un double effet, d’un côté elle permet de réguler l’approvisionnement du marché, et de l’autre de contribuer au développement du secteur de l’élevage puisque les éleveurs sont assurés qu’une partie de leurs cheptels sera achetée par les pouvoirs publics. Sans cet élevage du reste on n’aurait pas pu avoir toute cette variété de laits et dérivés qui meuble les vitrines réfrigérées des commerces et qui font le bonheur des jeûneurs.
A noter que les stocks de lait produit très prisé pendant Ramadan dépassent les 7 millions de litres.
S’agissant des viandes blanches, le GIPCA (groupement interprofessionnel des poulets de chair) a mis de côté de grandes quantités de viandes blanches partagées entre 3500 tonnes de poulets de chair et 2500 tonnes de viande de dinde.
Quantités suffisantes aussi en œufs de consommation avec un stock de quelque 80 millions d’unités. Pas de panique donc, le menu de Ramadan comportera toujours les fameux «briks et autres tajines». En plus de ce stock, la production évolue normalement, au GIPCA on assure qu’elle est même légèrement excédentaire. La seule ombre au tableau ce sont les prix des aliments pour animaux qui ne cessent d’augmenter sur le marché mondial et qui en toute logique devraient se répercuter sur le prix à l’étal. Et ceci est vrai également pour les viandes rouges car l’aliment pour le bétail notamment concentré est de plus en plus cher. Et ce qui n’arrange pas les choses, la récolte céréalière locale comme annoncé déjà s’avère bien en deçà des attentes cette saison. Ce qui implique que les importations en ces produits seront importantes cette année.

Fruits ,mes doux fruits : abondants et abordables
La table de Ramadan sera en outre haute en couleurs cette année en raison de la profusion de fruits dont les quantités ont enregistré des records. La production toutes espèces confondues a atteint 1.150,000 tonnes soit une hausse de 15% par rapport à l’an passé.
Les conditions climatiques ayant marqué la saison qui s’achève (hiver relativement doux, déficit pluviométrique au printemps: bon pour les fruits à noyaux mais mauvais pour les grandes cultures, entrée en production de nouvelles espèces à haut rendement) sont les principaux facteurs à l’origine de l’abondance. Pêches, prunes, pastèques, melons et bien sûr les incontournables dattes seront bien présentes durant le mois saint aux côtés des poires et autres raisins de table dont la production est de 85.000 tonnes contre 65.000 tonnes l’an passé. Les raisins de cuve sont également en hausse de 30% avec 50 000 tonnes.
Ce record de production a ouvert d’ailleurs la porte grande ouverte aux exportations puisque pas moins de 22.000 tonnes de fruits ont été déjà exportés contre 10.500 tonnes pour l’ensemble de l’année dernière. La Libye mais aussi de plus en plus les pays du golfe en plus du traditionnel marché français sont les principales destinations de notre production de fruits. Retour aux dattes. Il est vrai que Ramadan de cette année s’étalera sur le mois de septembre alors que la récolte commencera bien plus tard. N’empêche le marché sera approvisionné grâce aux stocks constitués à partir de la production de la saison écoulée. C’est d’ailleurs là une nouvelle approche initiée depuis l’an passé par les pouvoirs publics ; la constitution de stocks de dattes comme pour les autres fruits afin de les écouler quand la demande devient pressante pendant Ramadan.
En tout cas ceci ne peut que nous rassurer car l’on est en droit de penser que nous sommes en fin de compte en mesure de gérer l’abondance. Et par les temps qui courent ceci ne peut être que salutaire.

Source: Réalité

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