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Mémoires meurtries, migrations et femmes d’islam au coeur de « Doc à Tunis »

Doc_a_Tunis.jpgTUNIS (AFP) –Des images d’un monde fait de guerres, de migrations et d’oppression, et d’autres sur les femmes face à la montée de l’islamisme ont marqué les Rencontres internationales du film documentaire clôturées dimanche en Tunisie.

Baptisé « Doc à Tunis » à l’initiative de son président Frédéric Mitterrand, ce festival présentait 70 documentaires de tous les continents pour célébrer « un cinéma non consensuel, un cinéma fiévreux et rebelle », selon directeur artistique Hichem Ben Ammar.

Ces oeuvres dont le style peut « aller du reportage à des exercices plus formalistes et même expérimentaux », traitaient de six thèmes choisis pour une programmation d’accès gratuit très prisée par les jeunes cinéphiles de Tunis.

Eclectiques et souvent poignants, nombre de films ravivent des « mémoires meurtries ».

De la répression franquiste (Los Nietos, de la réalisatrice belge Marie-Paule Jeunehomme) à la guerre civile au Libéria (21.000 innocents, du Suisse Klaus Pas), au Vietnam (Les fantômes de May Lai, du Français Jean Crépu), à l’Irak (La Cabale, de Mathieu Verboud) et à la Palestine (La Terre parle arabe, de Maryse Gargour).

« Un Homme en Colère » des Français Antoine Vitkine et Fabrice Gardel rend hommage à Mohamed Sifaoui, journaliste algérien menacé de mort et exilé en France pour ses écrits durant les « années noires » du terrorisme dans son pays.

Avec des images d’archives commentées par l’acteur américain Sean Penn, « War Made Easy » de Loretta Alper et Jeremy Earp (USA) revient sur les « manipulations » de l’opinion publique américaine, du Vietnam à l’Irak.

En ouverture mercredi, « Let’s make money » de l’Autichien Erwin Wagenhofer illustrait « les malaises de la mondialisation » en décortiquant les rouages du capitalisme.

Les migrations constituaient un autre axe du festival. Une dizaine de films ont été consacrés aux traversées des déserts et des mers par des flux de clandestins poussés aux portes de l’Europe ou de l’Amérique par les guerres et la misère.

Clou du festival, son volet « Musulmanes en mouvement » était dédié à la condition des femmes dans différents pays musulmans du Sénégal, à l’Afghanistan et de l’Iran, à la Mauritanie.

« La maison de verre » de l’Iranien Hamid Rahmanian, aborde les violences sexuelle et familiale, et « En attendant les hommes » de Katy Lena N’diaye du Sénégal, décrit le quotidien de Mauritaniennes aux propos étonnement libres.

« Football under cover » de Ayat Najafi et David Assmann (Iran-Allemagne) immortalise la pratique revendiquée du sport pour les Iraniennes, alors que dans « Choix des femmes », Hadja Lahbib (Belgique) dessine la fracture actuelle de l’Afghanistan à travers le portrait croisé de deux Afghanes.

Tout en dérision « Une femme de Damas » de Diana El Jeiroudi raconte comment la poupée voilée « Fulla » a pu détrôner la fameuse Barbie non seulement en Syrie mais dans la plupart des pays arabes.

Des films souvent réalisées par des femmes qui révèlent les préoccupations de leurs semblables dans un contexte marqué par une montée du radicalisme religieux.

Pour « Doc à Tunis », trois films sur la condition des musulmanes ont été doublés en arabe dialectal pour servir de support à un débat sur « Femmes, l’Islam et la modernité », une initiative soutenue notamment par l’Institut Français de coopération et la chaîne Arte.

Le festival qui en était à sa 4ème édition proposait aussi une redécouverte de la Chine, désormais partenaire privilégié de l’Afrique, et d’autres sections réservés aux jeunes talents.

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