HANOI (AFP) -Les catholiques vietnamiens condamnés début décembre à de la prison avec sursis pour trouble à l’ordre public et dégradation de propriété ont fait appel, a indiqué jeudi à l’AFP un de leurs avocats.
Huit catholiques, âgés de 21 à 63 ans, avaient comparu le 8 décembre à Hanoï. On leur reprochait des activités religieuses illégales, dans des manifestations hors des lieux de culte, et la destruction d’un mur sur un terrain que se disputent l’église et le régime communiste.
Tous avaient reconnu leurs participations aux rassemblements mais expliqué avoir voulu défendre la propriété de l’église. Sept avaient écopé de peines de prison avec sursis de 12 à 15 mois. Le huitième d’un avertissement.
« Les huit condamnés (…) ont fait appel le 17 décembre », a affirmé à l’AFP Me Le Tran Luat. Ils s’estiment innocents et considèrent leurs condamnations « injustes », a-t-il ajouté.
Le procès en première instance était intervenu après des mois de tensions avec les autorités.
Il y a un an, les catholiques amorçaient des manifestations sur le terrain de l’ancienne ambassade du Vatican à Hanoï, l’un des sites les plus symboliques dont ils contestent la saisie par les communistes après le départ des Français en 1954.
Ces rassemblements s’étaient multipliés et étendus à un autre site, celui de Thai Ha où le mur avait été détruit et où les catholiques ont accusé la police d’agressions avec des matraques électriques en août — version contestée par Hanoï.
Pour un diplomate, le fait que les accusés aient été condamnés à du sursis montre une volonté d’appaisement de Hanoï. Le Vatican et le Vietnam, qui compte quelque 6 millions de catholiques, n’ont plus de relations diplomatiques mais ont engagé un rapprochement.
Mercredi et jeudi, les célébrations de Noël étaient cependant discrètes à Hanoï. La cathédrale, d’habitude chargée de décorations pour l’occasion, présentait une façade nue.
« Nous voulions économiser pour aider les pauvres et les victimes des inondations », a expliqué Pham Van Dung, secrétaire de l’archevêque de Hanoï Ngo Quang Kiet. Mais certains glissaient que l’austérité n’était pas, non plus, sans lien avec le mécontentement des catholiques.