ANKARA (AFP) -Un procureur d’Ankara a rejeté un recours visant à interdire à la femme du Président et à celle du Premier ministre de porter le voile dans les sorties officielles, a rapporté jeudi la presse en Turquie, où le voile est interdit aux étudiantes et aux fonctionnaires.
La décision prise en début de semaine fait suite à un recours déposé par une association de femmes, selon lequel les deux Premières dames commettent un crime en se présentant avec le foulard islamique à des engagements officiels à l’étranger ou aux cérémonies marquant les fêtes nationales.
La Turquie, pays presque exclusivement musulman, est une république laïque dirigée par un gouvernement issu de la mouvance islamique.
Le procureur d’Ankara a estimé qu’il n’y a pas lieu d’enquêter ni de poursuivre puisque le code pénal ne qualifie pas ces transgressions supposées de crime.
Le port du voile est interdit aux fonctionnaires, aux étudiants et aux lycéens sur le lieu de leurs activités, de même que dans les locaux dépendant de l’institution militaire. Mais il n’y a pas d’interdiction dans la vie courante.
Mmes Hayrunnisa Gül, épouse du président Abdullah Gül, et Emine Erdogan, celle du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, portent le foulard.
Les défenseurs de la laïcité voient dans le port du voile un défi grandissant aux principes de la République turque.
Pour le parti au pouvoir AKP, il s’agit d’un choix personnel, et l’interdiction du voile viole la liberté de conscience.
En 2008, l’AKP avait présenté un amendement à la Constitution pour lever l’interdiction du voile à l’université. Une initiative rejetée par la justice, qui y avait vu une atteinte aux principes de laïcité.