LILLE (AFP) -Le parquet de Lille a indiqué avoir ouvert une enquête préliminaire vendredi après la plainte du maire de Roubaix pour « discrimination » contre l’enseigne Quick, dont huit restaurants en France expérimentent la vente de hamburgers exclusivement halal depuis plusieurs mois.
« La police judiciaire de Lille a été saisie par le procureur », a déclaré à l’AFP une porte-parole du parquet.
Depuis cet automne, à Argenteuil, Marseille et Roubaix notamment, certains restaurants Quick ne servent plus, à titre expérimental, que des hamburgers garnis de viande de boeuf venant de bêtes abattues selon le rite halal et où la dinde fumée a remplacé le bacon.
Le maire socialiste de Roubaix, René Vandierendonck, a déposé plainte jeudi pour « discrimination ». Il explique ne pas être gêné « qu’il y ait une offre halal », mais juge que « ça va trop loin quand on ne propose plus que cela ».
Après des mois d’expérimentation de cette offre commerciale, la polémique a éclaté cette semaine avec les protestations de la vice-présidente du FN Marine Le Pen qui a dénoncé une « islamisation » de la France.
Les huit fast food concernés servent encore de la bière et des produits non halal à base de poissons ou de fromage, s’est défendu jeudi le groupe Quick.
L’avocat de Quick, Jean Reinhart, a estimé « logique » l’ouverture d’une enquête par le parquet. « C’est dans la logique institutionnelle, lorsqu’une plainte est déposée, le procureur ouvre une enquête préliminaire et la confie à un service spécialisé », a-t-il dit.
« Quick est très serein et donc pourra s’expliquer. Quick ne crée pas une discrimination en vendant des burgers halal », a-t-il ajouté.
L’article 225-1 du code pénal sur la discrimination, invoqué dans la plainte de la mairie de Roubaix « n’est pas applicable dans la vente par un restaurant de viande halal », estime-t-il. « Quick n’exclut personne. On n’interdit pas à un musulman ou à un non musulman de rentrer dans un restaurant », a-t-il souligné.