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ONU: une résolution controversée sur la « diffamation des religions » adoptée

blaspheme.jpgGENEVE (AFP) –Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté jeudi une résolution controversée proposée par les pays musulmans visant à « lutter contre la diffamation des religions », un concept rejeté par les Occidentaux.

Le texte, présenté par le Pakistan au nom de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), a été adopté par 23 voix contre 11 et 13 abstentions.

Les pays européens, le Canada et le Chili notamment, se sont opposés au texte, l’Inde s’est abstenue, tandis que les pays non-alignés et le groupe des pays islamiques l’ont soutenu.

La résolution, qui n’est pas légalement contraignante, fait état de la « vive inquiétude concernant les stéréotypes négatifs et la diffamation des religions, et les manifestations d’intolérance et de discrimination en matière de religions ou de croyance, toujours nombreux dans le monde ».

« L’islam est à tort fréquemment associé à des violations des droits de l’homme et au terrorisme », affirme le texte qui appelle les pays membres de l’ONU à « combattre la diffamation des religions et l’incitation à la haine religieuse en général », notamment dans les médias.

La résolution stipule en outre que « la diffamation des religions constitue une grave atteinte à la dignité humaine menant à des restrictions de la liberté religieuse de ses adeptes et une incitation à la haine religieuse et à la violence ».

La veille, un collectif de 180 organisations non-gouvernementales (ONG) avait appelé le Conseil des droits de l’homme à rejeter la résolution, considérée par elles comme une menace pour la liberté d’expression.

Les signataires de l’appel critiquent un concept « sans aucun fondement dans le droit national ou international » et en contradiction avec le principe même des droits de l’homme, « qui protègent les individus contre les violences, pas les croyances contre un examen critique ».

Pour les ONG, ce projet illustre « la campagne incessante menée par l’OCI visant à produire des résolutions onusiennes, des déclarations et des conférences mondiales pour propager le concept de +diffamation des religions+ ».

Le concept de diffamation des religions a été retiré dernièrement du projet de déclaration finale de la Conférence de « Durban II » contre le racisme, qui a lieu à Genève du 20 au 24 avril.

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One comment

  1. Que vient faire la religion dans les doits de l’homme. La religion est un doit individuel de croire a des faits ou un dieux. Cette liberté de croyance doit être placée, ni plus ni moins, au même niveau que le droit de ne croire en rien. La discussion et la contestation de certaines croyance doit être libre et non imposé par un silence.
    Il ne faut pas oublier que la religion est rarement une croyance librement consentie car, dans 99% des cas, la religion n’est pas un choix libre mais une croyance et des pratiques imposées par les parents à leurs enfants ou des états a ses ressortissants. Ex : Il est rare de voir un fils de chrétien se convertir à l’islam. Contester le droit « comparatif » des religions c’est contester le libre choix des individus. La moindre religion existante ou à venir qui imposera à ses adeptes la torture ou le sacrifice humain ne pourra plus être contesté par l’ONU car il n’y a plus, d’après ce nouveau texte, de doit a la discussion et a la critique sur ce type de comportement. Il ne faut pas oublier que les règles édictés pour les pratiques religieuses ne sont pas librement votées par le peuple mais imposé unilatéralement par des « textes » ou par des « chefs religieux ». Une religion qu’elle qu’elle soit est donc une sorte de dictature des comportements imposé par la naissance et non par un choix individuel, libre, réel en en connaissance de cause.
    Contester le droit de discussion et de regard sur les atteintes éventuelles à la dignité humaine dans la pratique des religions est une porte définitivement fermé sur la protection contre les dérives des humains qui agissent au nom de leurs dieux. L’islam n’est pas la seule religion au monde, il y en a d’autres, et il existe malheureusement des dérives sectaires dans certains pays.

    Enfin et au niveau religieux cette fois, imposer a d’autres humains de simuler une pratique religieuse n’est elle pas une insulte a dieux. Certains ne semblent pas faire la différence entre pratiquer une religion et simuler. Le problème, au niveau religieux, cette fois, est qu’un simulateur, on ne cherche plus a le convaincre ou a le convertir, pourtant, le forcer à mimer la pratique religieuse me semble être une façon de le forcer à insulter la religion toute entière.

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