RABAT (AFP) – Le roi Mohammed VI du Maroc a dévoilé samedi les axes d’un plan de réforme du champ religieux qui concerne notamment le Conseil supérieur des oulémas (théologiens officiels), les imams et les mosquées ainsi que la communauté marocaine établie à l’étranger.
« En notre qualité d’Amir Al-Mouminine (commandeur des croyants), nous allons rénover les institutions qui ont en charge les affaires religieuses, et assurer de notre bienveillante sollicitude les personnes qui s’en occupent », a déclaré le souverain en ouverture à Tétouan (nord) des travaux du Conseil supérieur des oulémas qu’il préside, selon le texte du discours diffusé par l’agence Map.
Le premier axe de la réforme concerne la prochaine création des « Conseils locaux des oulémas » de sorte, selon le roi, que « chaque région puisse disposer de son propre conseil ».
« Nous tenons à ce que les oulémas (…) apportent leur concours au renforcement de la sécurité spirituelle de la nation en veillant à la préservation de sa doctrine religieuse qui se réclame d’un islam sunnite tolérant », a souligné Mohammed VI.
L’annonce de cette mise à niveau du champ religieux au Maroc – la deuxième réforme après celle de 2004 – intervient quelques jours après le tollé suscité par une fatwa (avis religieux) d’un théologien qui a autorisé le mariage des filles dès l’âge de neuf ans, notent les observateurs.
Selon le souverain, les oulémas doivent contribuer à la « mise à niveau des imams » de mosquées dans le cadre d’une « charte des oulémas ».
Les théologiens, a-t-il affirmé, ont le « devoir » de se déployer partout « pour guider les gens et combattre les allégations mystificatrices colportées par les tenants de l’extrémisme », a-t-il expliqué.
Quant à la communauté marocaine établie à l’étranger, le Conseil supérieur des oulémas va créer prochainement un département destiné à « favoriser une certaine ouverture sur les spécificités religieuses et culturelles de cette communauté ».
Cette initiative, selon le roi, tend à « prémunir la foi (…) et l’identité marocaine contre les velléités intégristes et extrémistes ».
Mohammed VI a nommé Taher Tijkani au poste de président du Conseil des oulémas pour la communauté marocaine en Europe, a-t-on indiqué.
Le souverain marocain a enfin annoncé sa décision d’améliorer la situation sociale et professionnelle du personnel religieux.
En 2004, un premier plan de réforme du champs religieux avait porté sur la mise à niveau du ministère des Affaires islamiques, la révision de la législation pour les lieux de culte ainsi que la modernisation de l’enseignement de l’islam dans le royaume.
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