BRUXELLES (AFP) -Trois cents personnes ont manifesté samedi après-midi à Bruxelles contre l’interdiction du port du foulard dans les écoles publiques en Belgique.
Les manifestants estiment que la controverse actuelle sur le foulard dans ce pays est influencée par ce qu’ils ressentent comme une islamophobie grandissante.
« L’école c’est mon droit, le foulard c’est mon choix », ont scandé les participants, partis de la gare centrale pour rallier la place de la Monnaie, puis des bâtiments de la Communauté française, responsable de l’enseignement francophone à Bruxelles et en Wallonie.
Selon l’un des organisateurs, Kaoutar Boustani, du Mouvement pour les droits fondamentaux, cité par l’agence Belga, l’interdiction du port du foulard ressort d’une forme de racisme et mène à terme à la création d’écoles-ghettos.
Parmi les participants, en majorité francophones, se trouvaient des représentants d’un mouvement, dont le siège est à Anvers (Flandre, nord), « Baas Over Eigen Hoofd » (maître de sa propre tête).
Le débat sur le foulard, voire le voile intégral, a pris de l’ampleur en Belgique, qui n’est pas officiellement un Etat laïc mais un Etat « neutre ».
Les partis belges sont divisés sur la question.
Le 18 mars, le Conseil d’Etat belge a suspendu l’interdiction du port de signes religieux dans les écoles publiques en Flandre (nord), le temps pour la justice de décider si cette mesure était conforme à la Constitution du pays.
Côté francophone, une enseignante musulmane, professeur de mathématiques dans une école technique de Charleroi (sud de la Belgique), un temps suspendue pour port du voile par la municipalité, a repris ses cours jeudi dernier, après avoir gagné un recours en justice.
La municipalité, dont dépend l’école en question, a cependant l’intention d’adopter un nouveau règlement interdisant le port du foulard au personnel.
L’avocat de l’enseignante a averti que sa cliente se pourvoirait encore en justice, s’il lui était de nouveau interdit la semaine prochaine d’enseigner avec son foulard.