Les Japonais ont autant prié ce nouvel an qu’après le 1er choc pétrolier

Durant les trois premiers jours de janvier, les autorités ont dénombré 99,39 millions de personnes venues prier devant les très nombreux « jinja » (sanctuaires shinto) et « bukkaku » (temples bouddhistes) du pays, sur une population de quelque 127 millions d’âmes.

Il s’agit du nombre le plus élevé depuis 1974, alors que la croissance du Japon, en plein boom depuis une vingtaine d’années, venait de subir un brutal coup d’arrêt et l’inflation un puissant coup d’accélérateur, à cause du premier choc pétrolier intervenu à la fin de l’année précédente.

Cette année, le lieu de prière le plus fréquenté, le sanctuaire Meiji Jingu à Tokyo, a vu défiler quelque 3,19 millions de personnes en trois jours.

Plusieurs autres, dans les préfectures voisines de la capitale ou à Kyoto (ouest), ont également accueilli près de 3 millions de citoyens chacun.

Il fallait généralement patienter des heures durant, dans le froid, au milieu d’interminables files d’attente pour accéder devant l’autel des temples et sanctuaires, y jeter quelques pièces, se couvrir de la fumée divine, et effectuer en quelques secondes tous les gestes rituels.

De nombreux entrepreneurs ou particuliers achètent aussi à cette occasion des objets symbolisant la quête de succès, de prospérité, de santé et de paix. Les plus visibles sont des fourches emplies de divers représentations emblématiques (commerce, maison, famille), afin de « ratisser du bonheur ».

Le shintoïsme est un animisme auquel croient de nombreux Japonais, lesquels sont aussi souvent bouddhistes.