GAZA (Territoires palestiniens), 22 fév 2011 (AFP) -Les coiffeurs de la bande de Gaza ont annoncé mardi avoir été sommés par le mouvement islamiste Hamas de ne plus travailler dans des salons pour femmes.
« Nous avons reçu une convocation officielle du gouvernement pour aller signer une déclaration à la police par laquelle nous nous engageons à ne plus exercer cette profession », a expliqué Mohammad al-Baltagui, un des cinq propriétaires de salons pour femmes.
Il a expliqué avoir signé, de même que ses collègues, « un engagement à renoncer à exercer la profession, sous peine de poursuites et d’une amende de 20.000 shekels (4.000 euros ou 5.500 dollars) en cas de présence masculine dans le salon ».
« La police du Hamas nous a sommés de signer ou d’aller en prison, bien qu’il n’y ait pas de loi interdisant aux hommes de travailler dans des salons de coiffure », a déclaré à l’AFP Hatem al-Ghoul, gérant d’un autre salon pour femmes.
Interrogées, les autorités du Hamas, qui contrôlent la bande de Gaza depuis 2007, n’ont pas confirmé l’entrée en vigueur de cette réglementation établie en mars 2010.
Ces dispositions interdisent aux propriétaires de salons de coiffure pour femmes d’y entrer, mais les autorisent à les gérer, à condition que le personnel soit exclusivement féminin, au nom d’une stricte séparation des sexes.
Plusieurs établissements de ce type ont été visés ces dernières années par des attentats à Gaza.
Le Hamas se défend cependant de vouloir imposer la loi islamique dans ce territoire palestinien. Il est même accusé par des groupuscules salafistes de tiédeur sur ce chapitre.
Il a néanmoins interdit en 2010 le narguilé en public aux femmes et imposé en 2009 le port du voile aux avocates plaidant devant les tribunaux. La même année, il a aussi interdit aux femmes de circuler à moto et aux hommes de travailler dans les instituts de beauté pour femmes.