COLOMBO (AFP) -L’écrivaine sri-lankaise convertie à l’islam Malini Perera, arrêtée le mois dernier, fait l’objet d’une enquête et pourrait être accusée de liens avec une organisation islamiste extrémiste, a annoncé samedi la police srilankaise.
La semaine dernière la police avait arrêté Mme Perera en vertu de l’état d’urgence parce qu’elle la soupçonnait de se livrer à des activités « anti-étatiques ». Selon le porte-parole de la police, Prashantha Jayakody, Mme Perera serait actuellement interrogée sur « ses liens possibles avec des militants musulmans ».
Toujours selon le porte-parole de la police qui l’accuse d’avoir écrit « des textes religieux qui manquent de sensibilité », Mme Perera « n’a pas été formellement mise en accusation parce que l’enquête se poursuit ».
L’auteur, une Sri-Lankaise résidant à Bahrein, a été arrêtée alors qu’elle passait des vacances sur l’île et qu’elle envoyait des copies de ses livres – « From Darkness to Light » (« De l’obscurité à la lumière ») et « Questions and Answers » (« Questions et réponses ») par courrier électronique à partir d’une liste de diffusion.
Son avocat, Lakshan Dias, affirme que l’auteur est victime de l’intolérance religieuse.
« Ses écrits n’insultent aucune religion. C’est un recueil de points de vue sur la manière dont le bouddhisme est pratiqué » a affirmé à l’AFP M. Dias, rejetant les allégations d’un lien quelconque de sa cliente avec des extrémistes religieux.
Le Sri-Lanka, qui se considère laïc, n’en est pas moins très sensible à tout débat sur le bouddhisme.
Le mois dernier, le Sri-Lanka a refusé un visa au chanteur américain Akon à la suite d’une plainte de moines bouddhistes, mais également de quelque 12.000 personnes sur le réseau Facebook, à propos d’un clip du chanteur montrant des femmes en bikini dansant près d’une statue du Bouddha.
Sur les 20 millions de Sri-Lankais 70% sont bouddhistes, les autres se répartissant entre chrétiens, hindouistes et musulmans.