DRANCY (Seine-Saint-Denis) (AFP) -Une cinquantaine de personnes qui souhaitaient participer samedi à une manifestation interdite près de la mosquée de Drancy, à l’appel du collectif pro-palestinien Cheikh Yassine, ont été rapidement dispersées par la police, a constaté une journaliste de l’AFP.
Ces personnes s’étaient rassemblées dans cette ville de Seine-Saint-Denis, mais elles ont fait face à la mi-journée à un important dispositif policier, la manifestation ayant été interdite vendredi soir par le préfet de police. Saisi en appel, le tribunal administratif de Paris s’est déclaré samedi incompétent.
Abdelhakim Sefrioui, responsable du collectif Cheikh Yassine, a dénoncé l’interdiction du rassemblement, estimant qu’elle relevait d’une volonté de « museler le citoyen musulman ».
Le collectif voulait protester contre « l’islam de France » et « l’ingérence du politique et du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) dans les affaires du culte musulman ».
« Le citoyen musulman n’a pas le droit à la liberté d’expression », a affirmé M. Sefrioui à l’AFP, ajoutant que la dispersion avait été filmée par des membres du collectif. « On va faire circuler ces vidéos pour que l’on voie comment les citoyens musulmans sont humiliés et méprisés », a-t-il dit.
Depuis fin janvier, la mosquée de Drancy est en proie à de vives tensions entre une partie des fidèles et l’imam Hassan Chalghoumi, connu pour ses bonnes relations avec la communauté juive et qui s’est prononcé en faveur d’une loi interdisant le voile intégral.
Samedi, M. Sefrioui a qualifié le responsable de la mosquée de Drancy de « faux imam posé là par le système ».
Les participants à ce rassemblement se sont ensuite dirigés à pied vers Le Bourget pour rejoindre la 27e Rencontre annuelle des musulmans de France, organisée par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF).