TOKYO (AFP) – Le dalaï lama a défendu samedi à Tokyo une visite prévue le 8 novembre dans l’Etat indien de l’Arunachal Pradesh, frontalier de la Chine, en dépit de l’opposition de Pékin qui revendique une partie de ce territoire.
Arrivé vendredi à Tokyo pour une semaine, le dalaï lama a indiqué qu’il soutenait l’Inde dans ce conflit frontalier et a également critiqué le système chinois de parti unique et sa presse d’Etat, tout en saluant la « réussite » de la démocratie indienne.
« J’ai été surpris », a-t-il dit, des critiques de la Chine concernant sa visite dans l’Etat indien de l’Arunachal Pradesh.
La Chine s’était dite la semaine passée « fermement opposée » au projet de visite du dalaï lama dans l’Arunachal Pradesh.
Les autorités chinoises accusent le chef spirituel tibétain, qui vit en exil à Dharamsala, dans le nord de Inde, depuis qu’il a fui le Tibet après l’échec d’un soulèvement antichinois à Lhassa en 1959, de rechercher l’indépendance du Tibet, ce qu’il récuse.
Le chef spirituel a renoncé depuis longtemps à l’indépendance du Tibet et opté pour une diplomatie dite de la « voie moyenne » consistant à réclamer une large « autonomie culturelle » pour cette vaste région.
La question de l’Arunachal Pradesh, bordé au Nord par le Tibet, reste un sujet sensible dans les relations sino-indiennes même si les deux pays ont mis en place en 2003 un mécanisme de dialogue sur la délimitation de leurs frontières.
L’Inde affirme que la Chine occupe 38.000 km2 de son territoire au Cachemire. Pékin rétorque qu’une partie de l’Arunachal Pradesh, qui couvre 90.000 km2, lui appartient et fait partie du Tibet.