TEHERAN (AFP) -Les membres de la petite communauté religieuse bahaï arrêtés en Iran après les récentes manifestations de l’opposition seront jugés « cette semaine », a annoncé samedi le procureur général de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi, cité par l’agence de presse Fars.
« Le procès des bahaïs aura lieu cette semaine devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran », a déclaré M. Dolatabadi sans préciser le nombre de personnes concernées.
Selon les sites internet de l’opposition, une douzaine de bahaïs au total ont été interpellés après les violentes manifestations antigouvernementales du 27 décembre.
« Ils n’ont pas été arrêtés parce qu’ils sont bahaïs », mais « parce qu’ils ont joué un rôle dans l’organisation des récentes manifestations d’Achoura (27 décembre), notamment pour avoir envoyé des images des troubles à l’étranger », a affirmé M. Dolatabadi.
Il a ajouté que des « armes et des munitions de guerre avaient été trouvées aux domiciles de certains d’entre eux », sans autres précisions.
Une porte-parole représentant la Communauté internationale bahaï auprès de l’ONU à Genève a « catégoriquement démenti » ces accusations, qualifiées de « mensonge pur et simple ». « Les bahaïs sont engagés à la non-violence la plus absolue », a-t-elle rappelé dans un communiqué.
La petite communauté bahaï compte quelque 300.000 fidèles en Iran, où elle est apparue au 19e siècle. Les bahaïs considèrent Bahaullah, né en 1817, comme le dernier prophète envoyé par Dieu sur terre, alors que pour les musulmans le dernier prophète est Mahomet. En Iran, leur communauté est persécutée et considérée notamment comme un foyer d’opposants.
Sept autres bahaïs attendent actuellement d’être jugés en Iran pour « espionnage » au profit d’Israël, une accusation régulièrement portée par les autorités contre des membres de cette communauté. Leur jugement pourrait avoir lieu le 12 janvier, selon la Commission américaine pour la liberté religieuse dans le monde.
M. Dolatabadi a par ailleurs indiqué qu’un ressortissant allemand arrêté lors des manifestations du 27 décembre avait été relâché vendredi soir. Le procureur, qui avait révélé cette arrestation vendredi, n’a donné aucun détail.
Il a aussi annoncé que le journaliste syrien Reza al-Bacha, travaillant pour la chaîne de télévision Dubaï TV et arrêté également le 27 décembre, devait être libéré samedi.
Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées lors des manifestations antigouvernementales de l’Achoura, les plus importantes et les plus violentes depuis celles qui avaient suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin dernier.