TEHERAN (AFP) -Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad s’est déclaré dimanche « fermement opposé » aux contrôles et arrestations de femmes « mal voilées » ou de jeunes non mariés qui se sont multipliés à Téhéran ces dernières semaines.
« Je suis fermement contre de telles actions », a déclaré M. Ahmadinejad interrogé sur ces contrôles lors d’une interview à la télévision d’Etat.
Il s’est déclaré opposé au fait que les forces de l’ordre photographiaient parfois dans la rue les femmes jugées insuffisamment voilées pour pouvoir les arrêter et les faire condamner.
Le président iranien s’est également insurgé contre le fait de demander aux jeunes se trouvant ensemble dans la rue ou en voiture s’ils sont mariés ou ont un lien de parenté justifiant cette proximité.
« Le gouvernement n’est pas lié à ce genre d’actions. Nous estimons que c’est une insulte de demander à un homme et à une femme dans la rue quels sont leurs liens. Personne n’a le droit de poser ce genre de questions », a-t-il déclaré. « Il est totalement impensable que de telles actions donnent des résultats ».
« J’espère que de telles choses ne se produiront plus dans notre pays, et que ces actions s’arrêteront avant que je ne sois obligé de donner des avertissements sérieux », a encore dit M. Ahmadinejad.
La police des moeurs a multiplié ces dernières semaines, comme chaque année avant l’été, les intimidations et arrestations de femmes dont la tenue n’est pas jugée suffisamment islamique, c’est à dire montrant trop de cheveux ou de peau. Ces femmes « mal voilées » risquent une amende pouvant aller jusqu’à 1.500 dollars.
La police de Téhéran a également lancé fin mai à grand renfort de publicité une opération de confiscation de véhicules transportant des jeunes de sexe opposé n’ayant pas de lien de parenté, la baptisant d’opération « contre le harcèlement des femmes ».
Ces opérations contre les entorses aux « règles islamiques » ont toujours existé depuis la révolution de 1979. Mais, après un assouplissement à l’époque du président réformateur Mohammad Khatami (1997-2005), elles se sont intensifiées sous la présidence de M. Ahmadinejad.