BAGDAD (AFP) –L’armée irakienne a été mise en état d’alerte en raison de menaces visant les chrétiens dans plusieurs villes à l’approche de Noël, a affirmé vendredi le porte-parole du ministère de la Défense, le général Mohammad al-Askari.
« Nous avons mis nos forces en état d’alerte à Bagdad, dans les provinces (septentrionales) de Kirkouk et Ninive et dans la ville de Mossoul où nos frères chrétiens doivent célébrer leurs fêtes car nous avons des informations selon lesquelles ils pourraient être attaqués durant cette période », a-t-il dit à l’AFP.
La communauté chrétienne a vu sa population diminuer considérablement depuis l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis en 2003 passant de 800.000 à 550.000 personnes. Les chrétiens vivent surtout à Kirkouk, Mossoul et les villages environnants ainsi qu’à Bagdad.
« Les dernières explosions contre des églises porte l’empreinte d’Al-Qaïda et nous allons prendre des mesures sérieuses pour assurer la sécurité des églises et éviter des attaques terroristes », a-t-il ajouté.
Un chrétien de Mossoul a été assassiné jeudi par des inconnus, deux jours après des attentats contre des églises. Zeid Majid Youssef, 30 ans, a été abattu par des hommes armés circulant à bord d’une voiture dans l’ouest de la ville.
Mardi, deux attentats ont visé à Mossoul deux églises, tuant un nourrisson et blessant 40 personnes.
Dans le centre-ville, l’explosion d’une voiture piégée, visant l’église syriaque orthodoxe de la Vierge Très Pure et une école chrétienne à proximité, a causé la mort d’un nourrisson et blessé 40 personnes, dont cinq lycéens.
Une bombe a également explosé près de l’église syriaque catholique de l’Anonciation à Chourta, dans le nord de la ville, sans faire de victimes.
Le 26 novembre, deux explosions avaient ravagé un couvent et une église dans le quartier de Mossoul al-Jadida. Une première bombe placée à l’intérieur du couvent dominicain Sainte-Thérèse avait gravement endommagé les locaux et la salle d’accueil, sans faire de victimes parmi les six religieuses qui s’y trouvaient. L’église chaldéenne Saint-Ephrem avait été détruite par une seconde bombe, sans faire de victime.
Fin 2008, une campagne systématique de meurtres et de violences ciblés a fait 40 morts parmi les chrétiens de Mossoul, entraînant le départ de plus de 12.000 d’entre eux. Les diverses communautés se rejettent la responsabilité de ces attaques.