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Combien de morts encore…

attentat_2.jpg(El Watan) – Combien de morts faut-il pour que le président de la République daigne dire un mot de compassion pour les familles des victimes. Combien de morts faut-il encore pour que le président de la République daigne se déplacer pour rassurer un moral écorché des dizaines de blessés, qui ont franchi le pas dans la dimension de l’horreur et du traumatisme.

Combien de morts faut-il encore pour que le président de la République rassure ce peuple algérien dont le rêve de passer un été au soleil s’est transformé en un cauchemar où le bleu du ciel a été noirci par la fumée dégagée des explosions d’engins de la mort passés « maîtres » pour ce qui est de semer la mort. Combien de morts faut-il enfin pour que le « pater familias » de l’Algérie interrompe les programmes de la télévision pour dénoncer cette violence barbare et rassurer la nation sur la présence de l’Etat à ses côtés dans ces moments difficiles où les jours de paix se confondent avec les jours de terreur et où l’espoir de voir surgir enfin la paix ne semble même plus permis.

Des familles algériennes enterrent chaque jour depuis dimanche dernier la chair de leur chair arrachée cruellement à la vie au nom d’on ne sait quel dessein malsain, et le silence du président de la République se fait de plus en plus assourdissant à l’heure où la communauté internationale exprime sa consternation et dénonce avec fermeté ces attentats qui charrient les morts comme la tornade qui dévaste tout sur son passage, ne laissant que ruines et chaudes larmes. La diplomatie a pris le pas encore une fois sur l’actualité ensanglantée du pays. Abdelaziz Bouteflika a adressé des lettres de félicitations à ses homologues du Maroc, du Nigeria et du Cameroun à l’heure où des Algériens tombaient sous les coups du terrorisme. Le chef de l’Etat exprime son soulagement de voir se régler le contentieux sur la péninsule de Bakassi et présente au roi Mohamed VI un message de félicitations à l’occasion de son anniversaire.

Plus encore, le chef de l’Etat s’est déclaré très affecté d’apprendre le décès du président zambien. « C’est avec une grande affection et une profonde émotion que j’ai appris la triste nouvelle du décès du frère Levy Mwanawasa », souligne Bouteflika dans son message de condoléances au peuple zambien. Qu’en est-il du peuple algérien ? Point de mot sur ce qui tord de douleur des dizaines de familles algériennes endeuillées. Comment demander à ce peuple livré aux bombes de lutter contre le terrorisme, lorsque le premier responsable de l’Etat le prive du moindre message d’espoir. Les propos du ministre de l’Intérieur, aussi nécessaires fussent-ils, ne suffisent pas à faire revivre l’élan de résistance des citoyens. Si les terroristes se remontent le moral en commettant jour après jour des attentats, M. Zerhouni pourra-t-il nous dire qui remontera le moral aux Algériens ?

El Watan (Alg) 21/08/2008

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