SRINAGAR (Inde) –Des milliers de policiers et paramilitaires indiens faisaient respecter vendredi le couvre-feu très strict imposé au Cachemire depuis dimanche, pour empêcher tout rassemblement des séparatistes musulmans.
Les forces de l’ordre, largement déployées dans les rues de Srinagar ainsi que dans le reste de la vallée du Cachemire, secouée depuis plusieurs semaines par des violences et des manifestations pro-indépendantistes, ordonnaient à la population de ne pas quitter leurs logements.
« Un couvre-feu rigoureux est en place. Veuillez rester chez vous et ne sortez pas pour les prières », lançait la police en patrouillant dans les rues de Srinagar.
Des dirigeants musulmans avaient appelé à « protester pacifiquement » vendredi pour contester l’autorité indienne et dénoncer l’arrestation de responsables et de partisans séparatistes militant pour le droit à l’autodétermination du Cachemire, une province à majorité musulmane.
Les autorités de New Delhi ont imposé dimanche un couvre-feu indéfini sur la province, divisée depuis 60 ans, pour tenter d’empêcher de nouvelles manifestations anti-indiennes.
Huit personnes ont été tuées pendant la semaine et plusieurs dirigeants séparatistes arrêtés, dont les deux principaux, Syed Ali Gilani et Mirwaiz Umar Farouk –à la tête de deux factions, extrémiste et modérée, du mouvement cachemiri– interpellés chez eux en pleine nuit.
Selon la police, plus d’une centaine de leurs partisans ont également été arrêtés.
Le Cachemire indien vit sa plus grave crise depuis le déclenchement en 1989 d’une insurrection séparatiste, récupérée par des islamistes, et qui a fait au moins 43.000 morts.