(El Watan 22/10/2010)- Le collectif SOS Libertés se dit «vivement inquiet des dérives ‘talibanesques’ récurrentes d’un corps de sécurité transformé en police religieuse et de l’instrumentalisation de la Justice par l’idéologie de l’intolérance et de la régression», suite à la condamnation, lundi dernier à Oum El Bouaghi (Est), à deux ans de prison Farès Bouchouata, 27 ans, pour «atteinte aux préceptes de l’Islam».
Il a été surpris, fin août 2010, durant le Ramadhan, par une descente de police alors qu’il déjeunait avec des amis dans un lieu isolé du centre-ville de Aïn Beïda. «La multiplication de ces ‘dépassements’ enregistrés dans plusieurs localités du territoire national laisse penser qu’il ne s’agit pas du zèle marginal de fonctionnaires de province, mais d’une opération planifiée à un niveau supérieur, pour des objectifs qui restent à déterminer. Sans base légale, ces poursuites pour délit de culte sont dictées par des motivations extrajudiciaires qui évoquent la pratique médiévale des procès de sorcellerie», lit-on dans un communiqué publié hier par le collectif. SOS Libertés rappelle que «la liberté de conscience et de culte est garantie par la Constitution algérienne et par les Pactes internationaux ratifiés par l’Algérie, elle est synonyme du droit de chaque citoyen de ‘pratiquer le culte de son choix, ou de ne pas pratiquer’, qu’aucune autorité ne saurait remettre en cause sans se mettre hors la loi.» Enfin, le collectif appelle à une large mobilisation «des partisans des libertés pour soutenir les victimes de l’arbitraire et résister aux assauts de l’inquisition».