KANO (Nigeria)(AFP) – Un total de 780 cadavres ont été ramassés dans les rues de Maiduguri, dans le nord du Nigeria, théâtre d’affrontements la semaine dernière entre forces de l’ordre et islamistes radicaux, a annoncé la Croix-Rouge nigériane lundi.
« Jusqu’à présent 780 dépouilles ont été ramassées dans les rues de Maiduguri et enterrées dans des fosses communes sur trois sites de la ville », a indiqué à l’AFP Mohamed Zanna Barma, secrétaire de la Croix-Rouge nigériane dans l’Etat de Borno, dont Maiduguri est la capitale.
Le bilan total des affrontements qui ont touché quatre Etats septentrionaux (Bauchi, Kano, Yobe et Borno) s’élève désormais à au moins 878 morts. En début de semaine dernière, les autorités avaient indiqué que 98 personnes avaient été tuées dans les Etats de Bauchi et Yobe.
Le nord du Nigeria s’est embrasé quand des membres de la secte islamiste Boko Haram, se réclamant des talibans d’Afghanistan, se sont heurtés aux forces de l’ordre après avoir tenté d’attaquer un poste de police à Bauchi le 26 juillet.
Les heurts s’étaient ensuite vite concentrés à Maiduguri, berceau de ces fondamentalistes, où l’armée a écrasé la résistance en tirant notamment des obus de mortier sur leurs positions.
Les quartiers de la ville où ont été ramassés les dépouilles ont été désinfectés, a précisé Barma.
Il n’était pas en mesure d’indiquer si Mohamd Yusuf, le dirigeant spirituel de la secte qui a été capturé puis tué jeudi soir, avait aussi été enterré dans une fosse commune de Maiduguri.
« Je pense qu’il est peu probable qu’il soit parmi les 780 (…) en raison de la controverse entourant son décès. Il est possible que son corps soit gardé jusqu’à la fin de l’enquête mais je ne sais pas où », a-t-il déclaré.
Une ONG nigériane a estimé que Yusuf avait été victime d’une exécution sommaire, ce que démentent les autorités. Les organisations de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch et Amnesty international ont demandé une enquête sur sa mort.
Selon un porte-parle du gouvernement de l’Etat de Borno, peu de dépouilles ont été réclamées par leurs proches car « les morts étaient membres de (la secte) Boko Haram en guerre contre le gouvernement. Ils ne veulent pas être associés à eux ».