NANTERRE (AFP) –Les deux enfants d’une adepte de l’Eglise de Scientologie, qui soupçonnent des liens entre ce mouvement et le suicide de leur mère, ont été entendus mercredi par des enquêteurs à Nanterre, ont-ils annoncé jeudi à l’AFP.
« Au terme de cette audition qui a duré six heures, nous avons porté plainte », a expliqué Gwenn Le Berre, 20 ans, qui a été entendu avec sa soeur dans les locaux de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP).
« Maintenant, tout le système judiciaire va se mettre en route, on n’est plus dans le flou », a-t-il ajouté. « On avait perdu espoir » d’être entendus dans ce dossier, « aujourd’hui, ça me redonne un peu confiance en la justice », a aussi expliqué le jeune homme.
Le 21 décembre 2006, Gloria Lopez, qui faisait partie de l’Eglise de Scientologie depuis une dizaine d’années, avait mis fin à ses jours à l’âge de 47 ans, en se faisant happer par un train à la gare de Colombes (Hauts-de-Seine).
Sa famille avait découvert à son domicile de nombreuses lettres écrites de sa propre main et des documents montrant qu’elle avait dépensé « des sommes très importantes » au profit de l’Eglise de Scientologie, « au moins 200.000 euros », selon son ex-époux, Pascal Le Berre.
« A la vue de ces documents, il est évident que la Scientologie a profité d’elle et l’a escroquée. Elle était endettée auprès des banques et avait dilapidé un héritage pour acheter des cours à l’avance et grimper dans la hiérarchie » du mouvement, avait-il expliqué à l’AFP à la mi-octobre.
La famille a également dénoncé des « pressions » de la Scientologie pour obtenir son silence.
Selon une note des Renseignements généraux, révélée par Libération et Le Parisien, et dont la teneur a été confirmée à l’AFP par une source proche du dossier, les proches de Mme Lopez avaient été approchés immédiatement après sa mort pour leur proposer une transaction financière contre la promesse de ne pas engager de poursuites contre la Scientologie.
Devant le refus de la famille, « diverses manoeuvres dilatoires étaient mises en oeuvre », selon les extraits publiés dans la presse, notamment une sorte d' »enquête de moralité » menée par un membre de la Scientologie auprès des élèves de Pascal Le Berre, enseignant de profession.