DAKAR (AFP) –Une enquête policière a été ouverte au Sénégal après l’interpellation, le soir de Noël, d’un groupe de 24 hommes, dont deux Français, accusées d' »activités homosexuelles » dans une station balnéaire au sud de Dakar, relâchés le 25 décembre, a-t-on appris lundi de source policière.
Les « 24 personnes, arrêtées dans la nuit de jeudi 24 à vendredi 25 à Saly (à 80 km au sud de Dakar) pour activités homosexuelles et participation à une soirée non autorisée, ont été libérées vendredi soir. La garde à vue a été levée mais l’enquête continue », a indiqué à l’AFP une source policière.
« Elles peuvent à nouveau être convoquées à tout moment. Les deux organisateurs sénégalais de la soirée ont été interrogés lundi pour voir la suite à donner à cette affaire », a poursuivi la même source.
Les deux Français interpellés dans cette affaire ont été présentés par la police comme « un médecin et un thérapeute résidant à Saly qui avaient été invités à cette soirée » privée dans une maison. Selon la même source, les policiers ont saisi des préservatifs et lubrifiants, ainsi que des perruques ou des produits de maquillage.
Au Sénégal, pays essentiellement musulman, l’homosexualité est déniée et réduite à la clandestinité. Interdite, elle est passible d’un à cinq ans d’emprisonnement.
Il y a près d’un an, neuf hommes avaient été condamnés à Dakar à huit ans de prison pour « acte impudique et contre nature et association de malfaiteurs » après avoir été arrêtés dans un appartement privé, mais, en avril, la Cour d’appel avait annulé la procédure et ordonné leur libération.
Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme avaient appelé à débattre de « la dépénalisation totale de l’homosexualité » au Sénégal.
Mais le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Madické Niang, a réaffirmé le 10 décembre qu’il n’est « pas question de dépénaliser l’homosexualité au Sénégal », un pays qui a « ses croyances religieuses et sociologiques et où l’écrasante majorité de la population croit en Dieu et en l’Islam », a-t-il dit.