MADRID (AFP) –Un avis de décès a été publié lundi dans plusieurs quotidiens espagnols pour les « petits garçons et petites filles victimes de l’avortement », alors que le gouvernement socialiste est sur le point de libéraliser l’interruption volontaire de grossesse en Espagne.
« Petits garçons et petites filles victimes de l’avortement, victimes innocentes, décédés en Espagne pendant l’année 2009, reposez en paix », peut-on lire dans ces encarts identiques à ceux annonçant la mort d’une personne, vus dans les quotidiens madrilènes de droite ABC, El Mundo et La Razon.
L’avis demande aussi « des oraisons, des messes, des sacrifices et des actes de charité pour le repos éternel de leurs âmes et pour la conversion et le salut de ceux qui, directement ou indirectement, activement ou passivement, ont causé ces morts ».
Ce lundi est le jour de la fête catholique des Innocents.
L’avis était aussi publié dans six autres journaux régionaux, selon le site internet InfoCatolica, à l’origine de la campagne.
InfoCatolica précise que plusieurs quotidiens, dont El Pais, premier journal généraliste payant d’Espagne, proche du pouvoir socialiste, ont refusé de publier l’annonce.
Le gouvernement socialiste espagnol a lancé une réforme législative visant à libéraliser l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse, suscitant l’opposition des milieux catholiques et conservateurs.
Le projet de loi a été adopté le 17 décembre en première lecture par les députés.
Les avortements sont autorisés actuellement en Espagne seulement en cas de viol, de malformations, ou de « danger pour la santé physique ou psychique de la mère » (raison la plus souvent invoquée) et il y en a eu environ 115.000 en 2008, selon des statistiques officielles du ministère de la Santé.
Plusieurs milliers de catholiques ont assisté, dimanche à Madrid, à un rassemblement organisé pour « défendre la famille » traditionnelle face notamment à la politique du gouvernement socialiste.