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Saoudienne arrêtée dans un café: la police religieuse riposte aux critiques

Femme_Arabie_1_1.jpgRYAD (AFP) – La police religieuse saoudienne a riposté mardi aux critiques qui lui avaient été adressées pour avoir arrêté une femme d’affaires qui prenait un café avec un collègue de travail à Ryad, menaçant de poursuivre en justice un journaliste.

Dans un communiqué publié par la presse locale, la puissante Commission pour la promotion de la vertu et la prévention du vice, communément appelée Moutawa, a accusé la femme de « gestes suspects » et d’avoir failli à la loi à plus d’un titre.

La Commission « se réserve le droit » de poursuivre en justice « le journaliste Abdallah Al-Alami qui a accusé (ses membres) de rapt », selon le communiqué.

La police religieuse, qui veille à l’application stricte de la loi islamique, ajoute que M. Alami, journaliste au quotidien Al-Watan, a accusé les Moutawa d’avoir « déshabillé la femme » pour la fouiller, une accusation « non moins réprehensible que (…) le crime d’enlèvement ».

Une conseillère financière de 40 ans, identifiée par son prénom, Yara, avait raconté dans le quotidien Arab News du 5 février avoir été détenue et fouillée par des Moutawa pour avoir pris un café avec un collègue de travail n’appartenant pas à sa famille, un tabou dans cette monarchie ultraconservatrice du Golfe.

Yara, mariée et mère de trois enfants, avait expliqué qu’elle se trouvait en réunion de travail, dans un café d’une grande chaîne occidentale, dans une section réservée aux familles comme le veut la tradition en Arabie saoudite.

Elle avait été libérée plusieurs heures plus tard, après une intervention de son mari.

L’expert financier syrien avec lequel elle se trouvait, arrêté en même temps qu’elle, avait été libéré un jour après, selon la presse.

Dans son communiqué, la police religieuse, forte de 5.000 hommes, accuse Yara d’avoir violé la loi et les principes islamiques pour s’être rendue non accompagnée de Djeddah (ouest) à Ryad et avoir tenu compagnie à un homme non membre de sa famille dans un lieu public.

Elle affirme être intervenue dans le café à la suite d’informations selon lesquelles la femme était tête nue, maquillée et faisait « des gestes suspects » en compagnie d’un homme.

Les Moutawa ont mis en cause un autre journaliste, du quotidien saoudien Okaz, sans préciser s’il allait faire l’objet d’un recours.

« Les Moutawa sont accusés d’être responsables de graves violations des droits de l’Homme en harcelant, menaçant et arrêtant les femmes qui +dévient des normes acceptées+ », avait affirmé mercredi le rapporteur spécial des Nations unies sur les violences faites aux femmes, Yakin Ertürk, à l’issue d’une visite dans le royaume.

En Arabie saoudite, qui applique rigoureusement les principes du wahhabisme, doctrine puritaine de l’islam, les femmes sont obligées de sortir complètement voilées et ne peuvent conduire une voiture, voyager sans autorisation de leur mari ou d’un autre homme de leur famille, ni manger seules au restaurant.

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