BANGALORE, 13 fév 2009 (AFP) –La police indienne a placé vendredi en détention préventive le chef d’un groupe extrémiste hindou qui a menacé de marier de force des couples d’amoureux pour la Saint-Valentin samedi.
Pramod Mutalik, le chef du Sri Ram Sena (SRS, L’armée du seigneur Ram) et certains de ses acolytes « ont été placés en détention par mesure de précaution à la veille de la Saint-Valentin », a déclaré à l’AFP B.A. Padmananaina, le chef de la police dans l’Etat méridional du Karnataka.
Au total, plus de cent activistes du SRS seraient en garde à vue, selon l’agence Press Trust of India.
Car les agissement du SRS ont fait l’effet d’un électrochoc en Inde.
Fin janvier à Mangalore, dans le Karnataka, une quarantaine de nervis du Sri Ram Sena avaient fait irruption dans un pub branché. Ils s’étaient jetés sur des jeunes filles jugées « obscènes et débauchées » parce qu’elles fumaient, buvaient et dansaient. Ils les avaient agonies d’injures, sorties du café et copieusement tabassées.
Arrêté une première fois et libéré sous caution, M. Mutalik s’était s’autoproclamé « gardien de la culture indienne » et défenseur de ses « soeurs égarées sur le mauvais chemin », celui d’un mode de vie à l’occidentale et aux moeurs plus libérées.
Il s’était surtout engagé pour la Saint-Valentin samedi à ce que « tous les couples surpris en public exprimant leur amour soient emmenés de force au temple le plus proche et aussitôt mariés ».
« Boire, sortir, fêter la Saint-Valentin font partie d’une culture occidentale qui corrompt la culture indienne », avait expliqué jeudi à l’AFP le secrétaire général du SRS, V.K. Rajesh.
Le Karnataka est aux prises avec des « talibans hindous », ont dénoncé la ministre chargée du Développement des femmes et de l’enfance, Renuka Chowduri, et la presse.