LAGOS, 14 fév 2009 (AFP) –Les habitants de Jos, ville du centre du Nigeria où des violences à la fois politiques et inter-religieuses avaient fait au moins 200 morts fin novembre, redoutent de nouveaux affrontements, a-t-on appris samedi de plusieurs sources.
« Actuellement, c’est relativement calme, mais nous sommes nerveux face à ce qui pourrait se passer lundi lorsque le comité fédéral commencera à se réunir. Nous sommes tous inquiets », a déclaré à l’AFP un habitant de Jos, Murtala Hashim, joint par téléphone.
Plusieurs comités ont été mis sur pied pour faire la lumière sur les émeutes entre chrétiens et musulmans qui avaient éclaté suite à une contestation électorale fin novembre, mais leur légitimité est contestée de part et d’autre.
L’un de ces comités, créé par les autorités fédérales du pays, doit se réunir à partir de lundi à Jos. De manière générale, il bénéficie de l’appui de la communauté musulmane de la ville, qui jette la responsabilité de la crise de novembre sur le gouverneur de l’Etat de Plateau, dont Jos est la capitale.
Ce dernier, Jonah Jang, a mis en place un autre comité, soutenu, lui, par les chrétiens de Jos.
Selon Murtala Hashim, un musulman, le nombre de policiers et soldats présents dans la ville, qui compte environ un million d’habitants, a augmenté il y a quelques jours, en raison d’une rumeur selon laquelle de jeunes chrétiens prévoyaient de manifester contre le comité fédéral.
« Bien que je sois contre le comité fédéral, je ne souhaite pas un renouvellement de l’expérience de ces derniers mois », a déclaré à l’AFP Jonathan Bagudu, autre habitant de Jos, joint par téléphone.
« Je crains que la présence du comité déclenche des troubles », a ajouté ce chrétien, demandant au gouvernement fédéral de « suspendre la visite » de la délégation. « Nous ne pouvons supporter plus d’effusion de sang ».
Samedi, le quotidien The Guardian rapportait que les rues de Jos s’étaient vidées, les habitants préférant rester chez eux dans ce climat d’incertitude.