PRAGUE (AFP) –Une mère de famille tchèque a été jugée coupable d’avoir torturé ses deux fils au nom d’une secte religieuse et condamnée à neuf ans de prison, vendredi par un tribunal à Brno (est).
Les deux enfants, Ondrej et Jakub, alors âgés de 8 et 10 ans, ont enduré pendant plusieurs mois des sévices « intenses, agressifs, réguliers, prémédités et systématiques » destinés à les transformer en esclaves de la secte, avait affirmé la procureure, Zuzana Zamoravcova, dans son réquisitoire.
Outre la mère, Klara Mauerova, âgée de 31 ans, cinq autres adeptes de la secte ont été jugés coupables, dont sa soeur, Katerina, 34 ans, qui a été condamnée à dix ans de prison.
Barbora Skrlova, une femme de 33 ans qui se voulait la future « déesse » de la secte, a pour sa part été condamnée à cinq ans et son frère à sept ans.
Le martyre des deux frères qui vivent aujourd’hui dans un foyer à Brno a été découvert en mai 2007 sur alerte d’un voisin qui avait capté par hasard la surveillance vidéo installée dans la maison où ils vivaient avec leur mère, à Kurim (est).
Cette dernière les enfermait nus et ligotés dans des cages de chien, les battaient régulièrement pendant des heures entières, les brûlaient à l’aide de cigarettes et les blessaient avec des objets pointus, comme des fourchettes, selon l’accusation.
Ses nerfs ont craqué quand la secte, qui préconisait la soumission totale par le biais d’épreuves physiques, lui demanda de découper un morceau du corps du petit Ondrej puis d’obliger l’enfant à le manger, selon un témoignage.
Barbora Skrlova, la prétendue future « déesse » qui vivait chez elle sous l’identité d’une enfant de 13 ans, avait été prise en charge par les services sociaux avant de prendre la fuite. Elle avait été arrêtée quelques mois plus tard en Norvège.
Consacré aux tortures infligées aux enfants, le procès de Brno n’a pas vraiment permis d’éclaircir le fonctionnement et les pratiques de la secte.
L’affaire a largement passionné les Tchèques pendant des mois, les photographies terribles publiées par les tabloïds suscitant aussi un débat sur la protection de l’anonymat des mineurs.