KANO (Nigeria) (AFP) – Une cour islamique d’un Etat du nord du Nigeria va réouvrir le 24 mars le procès de 18 hommes interpellés en août 2007 pour avoir participé à un mariage gay et poursuivis pour sodomie, a déclaré leur avocat samedi.
Ralph Monye, défenseur des droits de l’Homme, a confirmé à l’AFP par téléphone que la Haute cour islamique de Bauchi, une ville du nord du pays dans l’Etat du même nom qui applique la loi islamique (charia), allait entamer de nouvelles procédures dans le procès ajourné depuis six mois.
Les hommes, âgés entre 18 et 22 ans, ont été arrêtés début août, tous habillés avec des vêtements de femme, et sont accusés d’avoir participé à Bauchi à une fête organisée à l’occasion du mariage de deux de leurs amis homosexuels dans un hôtel de la ville.
En l’absence des quatre témoins nécessaires selon la charia pour attester d’un acte de sodomie, les charges avaient été levées contre les 18 hommes en septembre.
Relâchés, ils ont à nouveau été arrêtés et incarcérés.
Parmi les cinq chefs d’accusation retenus contre eux pour le nouveau procès, figurent notamment le vagabondage, la paresse et le complot visant à commettre un crime et se comporter de manière indécente.
« Nous pensions que l’affaire allait passer sous silence mais il semble que les intérêts du gouvernement de l’Etat de Bauchi aient été piqués par la récente lettre de Human Rights Watch au gouvernement du Nigeria, dont une copie a été envoyée aux autorités de Bauchi », a déclaré l’avocat Ralph Monye.
 Dans cette lettre, l’ONG appelle le gouvernement du Nigeria à la libération des prévenus.
La charia a été introduite dans de nombreux Etats du nord du Nigeria après la fin de la dictature militaire il y a huit ans.