RABAT (AFP) –La principale formation d’opposition au Maroc, les islamistes du Parti de la Justice et du Développement (PJD), a ouvert samedi à Rabat son 6e congrès en se présentant comme l’alternative à l’abstention dans laquelle se réfugient les Marocains lors des élections.
« Pas de vie politique sans crédibilité »: l’immense banderole érigée dans la salle où sont réunis jusqu’à dimanche 1.500 congressistes donne le ton de ces assises qui interviennent dix mois après les élections législatives où le PJD était devenu la seconde formation du pays avec 46 sièges derrière le vieux parti nationaliste Istiqlal qui en avait emporté 52.
« Nous avons choisi ce mot d’ordre pour notre ce congrès car la crise de la société est profonde en raison du manque de crédibilité causé par l’écart entre les discours et l’action des dirigeants politiques de ce pays », a affirmé le secrétaire général sortant Saad Eddine Othmani dans son rapport.
« La question de la crédibilité aura des conséquences dangereuses si des efforts ne sont pas faits pour redonner de la considération à la vie politique, aux partis et aux institutions », a-t-il ajouté.
Le taux de participation n’a été que de 37% contre 52% en 2002.
Pour le dirigeant de cette formation, le déficit de crédibilité « s’illustre essentiellement dans le retard pris dans l’application des réformes institutionnelles ».
« La crédibilité, c’est la participation de tous au développement du pays et le partage équitable des richesses. Ce progrès ne pourra se réaliser tant que subsistent l’octroi d’avantages au profit d’une classe de riches, la concussion et la la pauvreté et il passe aussi par la démocratie et le respect des droits de l’homme », a affirmé M. Othmani.