MARSEILLE (AFP) –Un homme qui avait frappé son épouse à coups de poing, lui fracturant le nez, parce qu’elle avait retroussé son voile islamique à cause de la chaleur a été condamné vendredi à deux ans de prison dont 18 mois avec sursis par le tribunal correctionnel de Marseille.
Le procureur Julien Ecuer avait réclamé huit mois de prison dont trois avec sursis. Ali Nassakh, un maçon de 30 ans de nationalité algérienne, a été placé en détention. Présenté en comparution immédiate pour violences volontaires sur conjoint ayant entraîné une ITT de plus de huit jours, il risquait jusqu’à cinq ans de prison.
Il avait été interpellé jeudi après-midi après avoir frappé son épouse sur le parking d’une grande surface près des plages du Prado. Le couple, qui réside à Lille et s’était marié en novembre 2007, était venu en vacances à Marseille.
Un passant avait donné l’alerte après avoir vu la jeune femme le visage en sang. Elle avait fondu en larmes quand son mari avait affirmé qu’elle s’était cogné la tête contre une voiture garée à côté.
Devant le tribunal, le mari a demandé pardon à son épouse. Cette dernière, âgée de 24 ans et de nationalité française, a expliqué à la barre où elle s’est présentée voilée que son mari lui reprochait d’avoir dénudé son cou.
« Je ne supporte pas la chaleur », a-t-elle dit, « le foulard, je l’avais, je ne cachais pas le cou mais je n’avais pas de décolleté ».
La jeune femme n’a réclamé aucune indemnisation, souhaitant simplement « repartir à Lille et réfléchir ». Aux enquêteurs elle a déclaré avoir expliqué à son époux que « dans notre religion le mari n’a pas le droit de dire à sa femme de faire ce qu’il veut ».
« La vraie religion de monsieur c’est le machisme », a estimé le procureur. « Nous sommes dans une culture totalement différente », a plaidé l’avocate de la défense, Me Marie-Laurence Pennicat, s’interrogeant toutefois sur l’avenir du couple car « ce n’est pas la première fois qu’elle est frappée ».