KUALA LUMPUR (AFP) -Les bureaux des avocats de l’Eglise catholique ont été cambriolés et saccagés en Malaisie, en proie à une vive polémique quant au droit des non-musulmans d’utiliser le mot « Allah », a-t-on appris jeudi de sources religieuse et policière.
La police a par ailleurs annoncé qu’une église avait été partiellement arrosée de peinture rouge jeudi matin par des inconnus dans la ville de Johor (sud).
Il s’agit de la dixième église visée ces derniers jours en Malaisie, où l’islam est la religion officielle et dont environ 10% de la population est chrétienne.
A Kuala Lumpur, le cabinet des avocats de l’Eglise « a été visité dans la nuit de mercredi à jeudi », a déclaré à l’AFP le père Lawrence Andrew, rédacteur en chef du journal catholique The Herald.
« Comme il ne possède ni argent ni biens de valeur, il s’agit certainement d’un acte d’intimidation », a-t-il ajouté.
L’Ordre des avocats malaisiens a condamné cet acte de violence et réclamé une « enquête approfondie ». « La critique est une forme légitime d’expression, mais les menaces ainsi que les actes d’intimidation et de violence sont inacceptables », a déclaré son président, Ragunath Kesavan.
Les tensions se sont accrues depuis que la justice a autorisé The Herald à appeler « Allah » le dieu chrétien dans ses éditions en malais.
L’hebdomadaire, qui s’était vu refuser ce droit l’an dernier par le gouvernement, avait saisi la Haute cour estimant que le mot arabe « Allah » était le plus adapté pour désigner « Dieu » en langue malaise.
Face à la colère de groupes islamiques et aux pressions du gouvernement, qui a agité la menace de tensions interconfessionnelles, la Haute cour a finalement suspendu la semaine dernière sa décision dans l’attente d’un jugement au fond de la Cour d’Appel.