PARIS (AFP) – Le jeûne est une pratique en hausse, aux motivations plus personnelles et spirituelles que religieuses, qui séduit particulièrement les femmes et les intellectuels, selon une étude publiée dans l’hebdomadaire La Vie.
Cette étude a été réalisée par le sociologue Jean-François Barbier-Bouvet à l’occasion des premières Assises chrétiennes du jeûne qui se tiendront à Saint Etienne du 12 au 14 février.
Parmi les motivations indiquées par les jeûneurs (plusieurs réponses possibles), la première est « purifier, désintoxiquer et revitaliser mon organisme » (60% des personnes interrogées), suivie de « prendre du recul par rapport à la vie quotidienne » (48%), « retrouver la paix intérieure » (41%), « être plus à l’écoute de mon corps » (38%).
« Poursuivre une recherche spirituelle ou une quête de sens », est une motivation citée par 33% des jeûneurs interrogés; « équilibrer ma relation à la nourriture » et « approfondir ma foi en Dieu » viennent ensuite à égalité (28%) juste devant « pratiquer une ascèse spirituelle et personnelle » (26%). « Réduire ma surcharge pondérale » est en queue de peloton, à égalité avec « expérimenter une nouvelle démarche en Eglise » (10%).
L’étude a été menée auprès de 560 personnes qui pratiquent régulièrement le jeûne dans des monastères ou des associations, lesquels constatent une affluence en hausse sensible. 71% des jeûneurs sont des femmes, 90% d’entre eux ont au moins le bac et plus de la moitié ont entre 45 et 59 ans. Enfin 69% de ces jeûneurs sont chrétiens et 27,5% sont sans religion, les 3,5% restants étant d’une « autre religion ».
Les Assises chrétiennes du jeûne ont été organisées par le père Jean-Luc Stouveton, délégué au développement personnel et aux spiritualités hors frontières, du diocèse de Saint Etienne, par Jean-Claude Noyé, journaliste à la revue Prier, et par Harri Wettstein, spécialiste du jeûne de longue durée.
Les organisateurs, eux-mêmes jeûneurs, voient ces assises comme un « moment d’échange et de partage » qui permettra d’aborder trois thèmes : la dimension spirituelle et chrétienne », « corps et santé », « le jeûne comme démarche militante face à la société de consommation ». Plusieurs conférences et ateliers sont prévus, notamment « le jeûne chez les Pères de l’Eglise », « les effets spirituels et psychologies que jeûne », « le jeûne de Jésus » (conférence du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon), ou encore « jeûne et randonnée: le renouveau du jeûne diététique » (www.assiseschretiennesdujeune.fr)
Contrairement aux musulmans, pour lesquels le jeûne du ramadan est un des piliers de la religion, le jeûne n’est pas obligatoire pour les chrétiens, même s’il est fréquemment pratiqué au sein des communautés monastiques. L’Eglise demande seulement aux fidèles de « faire maigre » (pas de viande) le mercredi des Cendres (début du carême, 40 jours avant Pâques) et le Vendredi saint (jour de la mort de Jésus).