OTTAWA — Le Canada prévoit construire près de 50 écoles dans la province de Kandahar au cours des prochaines années, mais n’est toujours pas très chaud à l’idée d’appuyer un programme afghan controversé qui voudrait y construire des massadras, des écoles d’enseignement de l’Islam.
Les autorités canadiennes sur place – autant civiles que militaires – tentent de convaincre Ottawa de ne construire que des massadras modérées comme stratégie à long terme pour combattre l’extrémisme musulman.
Toutefois, l’ambassadeur canadien à Kaboul, Arif Lalani, n’a pas voulu déclarer que la majeure partie des 60 millions $ investis par le Canada sera consacrée à la construction d’écoles publiques laïques.
L’année dernière, le ministère de l’Education afghan a dressé des plans pour construire une massadra contenant 16 classes, aux coûts de 890 000 $, comprenant un dortoir et pouvant accueillir 300 élèves dans les environs de Kandahar.
Contrairement aux massadras du nord du Pakistan, que les pays occidentaux perçoivent comme des couvoirs d’extrémisme, le modèle afghan est basé sur l’hanafi, une forme moins fondamentaliste de l’Islam.
Le gouvernement du président Hamid Karzaï souhaiterait établir quatre écoles religieuses régionales. L’une de ces écoles a été ouverte l’automne dernier, mais n’a été attiré que des commentaires sceptiques des Afghans, qui croient que l’enseignement n’y est pas suffisamment strict et qu’elle ne pourrait concurrencer ce qui se fait de l’autre côté de la frontière.
Le ministre de l’Education, Hanif Atmar, est dédié au programme des massadras et a déclaré récemment que la marginalisation des écoles religieuses a permis à l’extrémisme musulman de s’épanouir.