ROME (AFP) -La Ligue du nord, principal allié du gouvernement de Silvio Berlusconi, a présenté vendredi en Italie un projet de loi sur l’interdiction du voile intégral calqué sur la nouvelle législation adoptée cette semaine en France.
Le texte, pratiquement identique à celui approuvé par le Parlement français, « vise à faire respecter le principe d’égalité entre homme et femme qui existe dans notre société », a expliqué l’un de ses promoteurs Marco Reguzzoni, chef de file des « léguistes » à la Chambre des députés.
Le voile islamique intégral est « une offense à la dignité des femmes », a estimé la vice-présidente du groupe Ligue du nord à la Chambre, Carolina Lussana.
La Commission des Affaires constitutionnelles de la Chambre des députés a déjà réceptionné huit projets de loi sur le même sujet, soit pour faire interdire la burqa, soit le niqab, dont certains émanaient de centristes ou de partisans de Gianfranco Fini, entré en dissidence de la majorité de droite.
La Ligue a souhaité déposer son propre texte « afin de donner plus de force à l’initiative française » et pour donner une nouvelle impulsion au mouvement d’opposition à la burqa en Italie.
Selon M. Reguzzoni, le texte de la Ligue prévoit jusqu’à un an d’emprisonnement et une amende de 30.000 euros pour qui obligerait « un ou plusieurs individus à masquer leur visage par la menace, le harcèlement ou toute méthode créant un état d’anxiété ou de peur » et « à travers des techniques de conditionnement de la personnalité ou de suggestion avec des moyens matériels ou psychologiques ».
La peine peut augmenter si les pressions sont exercées sur des mineurs ou des handicapés.
La personne qui porte dans la rue une burqa ou un niqab sera passible d’une amende de 150 à 300 euros ou devra effectuer gratuitement des travaux au service de la collectivité.
« Notre bataille se veut de type laïque comme en France, ce n’est pas un combat religieux. Pour moi chacun peut professer la religion qu’il souhaite », a affirmé M. Reguzzoni.
Même si en Italie, il existe déjà depuis 1975 une loi interdisant de cacher son visage pour des raisons de sécurité publique, M. Reguzzoni a jugé nécessaire l’adoption d’une loi spécifique.
Selon un sondage de l’institut Panel Data auprès de 1.000 personnes après l’adoption de la loi en France, 73% des Italiens se sont dits opposés au port de la burqa dans les lieux publics.