JERUSALEM (AFP) –Un parlementaire israélien a projeté mercredi en Israël des extraits de « Fitna », le film anti-islam d’un député néerlandais d’extrême-droite, offrant une publicité rare au Proche-Orient pour une oeuvre qui avait suscité la colère des pays musulmans.
« Le conflit qui oppose Israël et les Arabes depuis une centaine d’années n’est pas une maladie locale, mais le symptôme d’une maladie mondiale », a déclaré lors d’une conférence de presse à un petit groupe de journalistes le député Arieh Eldad (droite).
« Le problème ici n’est pas un conflit territorial entre les Palestiniens et nous. Israël n’est que l’avant-poste de la civilisation occidentale au Proche-Orient. »
M. Eldad a projeté ensuite des extraits de « Fitna », le film du député néerlandais Geert Wilders, qui mêle des images violentes d’attentats ou d’exécution dans des pays musulmans et des versets du Coran.
Ce film, qui avait donné lieu à des manifestations de colère dans les pays musulmans, avait été condamné par de nombreuses capitales occidentales, ainsi que par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Les autorités néerlandaises ont craint l’hiver dernier que la diffusion de « Fitna » ne déclenche des manifestations violentes similaires à celles qui avaient suivi en 2006 la publication par un journal danois de caricatures de Mahomet.
M. Eldad compte organiser en décembre à la Knesset une conférence sur le jihad (guerre sainte en arabe) en présence de parlementaires européens, dont M. Wilders.
Le député arabe israélien Ahmed Tibi a condamné la projection de ce film, évoquant une « illustration illégale, immorale et scandaleuse du racisme juif contre l’islam ».
Il a cependant précisé qu’aucune manifestation ne serait organisée contre la conférence de décembre, pour ne pas lui faire de publicité. Israël compte 1,2 million d’Arabes musulmans.
M. Eldad a affirmé que son intention n’était pas d’offenser les musulmans.
« Je veux juste montrer la vraie nature de l’islam et éduquer les Israéliens et les Européens pour qu’ils comprennent la vraie nature de la bataille dans laquelle nous sommes engagés », a déclaré M. Eldad, assurant qu' »un patient est condamné quand il rejette l’existence de sa maladie ».