Inde: la Cour suprême exige une enquête sur les violences anti-chrétiennes

« La Cour veut savoir savoir ce que le gouvernement régional a fait pour protéger la vie des communautés chrétiennes », a indiqué un responsable de la plus haute juridiction du pays.

Les autorités locales devraient répondre d’ici à jeudi soir.

Le Premier ministre Manmohan Singh avait déjà exigé lundi que les autorités de l’Orissa mettent totalement fin aux émeutes inter-religieuses et qu’elles punissent les responsables, au moment où l’Inde a été vivement critiquée par le pape Benoît XVI et par l’Italie.

Au moins 16 personnes ont été tuées, un demi-millier de maisons et des dizaines de lieux de culte chrétiens ont été incendiés et 13.000 personnes, surtout des chrétiens, ont dû être placées sous protection policière dans des camps du département de Kandhamal, à 300 km de la capitale régionale Bhubaneswar.

Des milliers d’autres ont fui leurs logements pour se cacher dans les forêts.

Au total, 200 personnes ont été interpellées.

Tout avait commencé le 23 août par l’assassinat d’un dignitaire du Conseil mondial hindou (Vishwa Hindu Parishad, VHP), Swami Laxmanananda Saraswati, et de ses quatre compagnons. La police y a vu la main de rebelles maoïstes, actifs dans l’Orissa, mais des hindous ont accusé des « chrétiens ».

Deux personnes avaient ensuite été tuées, dont une hindoue brûlée vive dans l’incendie d’un orphelinat catholique lors de manifestations de vengeance du VHP et du Parti nationaliste hindou BJP (Bharatiya Janata Party, opposition).

Au terme de dix jours d’affrontements, « la violence a cessé, mais je ne dirais pas que la situation est absolument normale », a commenté le ministre indien de l’Intérieur, Shivraj Patil, en visite mercredi soir dans l’Orissa.