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Iran: des religieux contre la nomination de femmes à des postes de ministre

teheran_arc_2_1.jpgTEHERAN (AFP) –Des religieux iraniens sont opposés à la proposition du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad de nommer trois femmes à des postes de ministre dans son prochain gouvernement, a rapporté samedi le journal conservateur Tehran Emrouz.

Le président a choisi Soussan Keshavarz, Marzieh Vahid Dastjerdi et Fatemeh Adjorlou comme, respectivement, ministres de l’Education, de la Santé et des Affaires sociales.

« Il y a des doutes religieux sur la capacité des femmes à diriger. Cela devrait être pris en compte par le gouvernement », a dit Mohammad Taghi Rahbar, qui mène la faction des religieux au sein du Parlement.

Ce groupe devrait prochainement, selon lui, demander l’avis sur le sujet du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.

S’il se prononce, les religieux se rangeront à son avis. S’il garde le « silence », le Parlement « Ã©coutera le point de vue des religieux lors du vote de confiance », a dit M. Taghi Rahbar.

Le président a présenté mercredi la liste de ses 21 candidats pour le futur gouvernement, dont chacun devra obtenir un vote de confiance de l’assemblée le 30 août pour être confirmé.

M. Taghi Rahbar a affirmé que des religieux influents comme les grands ayatollah Nasser Makarem Shirazi et Lotfollah Safi Golpaïgani partageaient son jugement et souhaitaient que M. Ahmadinejad le prenne en compte.

Si au moins l’une des trois candidates du président est confirmée par le Parlement, ce serait la première fois qu’une femme occupe un poste de ministre depuis la fondation de la République islamique en 1979.

Le président a défendu sa proposition jeudi, en expliquant que les trois femmes avaient « Ã©té choisies après un examen minutieux. Je suis contre le fait de sous-estimer les femmes ».

Mais l’ayatollah Youssef Tabataba, en charge du sermon de la prière du vendredi à Ispahan, une grande ville du centre, a dit « espérer que ce qu’a dit le président au sujet des femmes ministres ne sera pas accepté par le Parlement », selon le quotidien Tehran Emrouz.

En revanche, un religieux dirigeant un groupe du clergé réformateur à Qom (au sud-ouest de Téhéran), Hossein Moussavi Tabrizi, a soutenu la nomination de femmes à des postes ministériels.

« Les femmes sont capables d’accomplir différentes activités sociales, dont celles de ministre », a-t-il dit, selon le quotidien réformateur Aftab-e Yazd samedi.

Le président, dont la réélection contestée le 12 juin à entraîné des manifestations de masse, fait déjà face à une fronde de députés conservateurs sur la composition de son futur gouvernement.

De nombreux conservateurs lui reprochent de privilégier la fidélité à sa personne à la compétence.

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