LUCKNOW (Inde) (AFP) –Le chef d’un monastère hindou a été arrêté dans le nord de l’Inde pour ses liens présumés avec un attentat perpétré fin septembre dans une localité à majorité musulmane de l’ouest du pays, a annoncé jeudi la police.
L’attaque à la bombe, qui n’a jamais été revendiquée, avait fait six morts et 82 blessés le 29 septembre sur un marché près de la mosquée de la localité de Malegaon à 280 km au nord de Bombay, la capitale de l’Etat du Maharashtra.
Les enquêteurs ont interpellé mercredi le dignitaire religieux Sudhakar Dwivedi dans l’Etat septentrional de l’Uttar Pradesh et il sera « déféré au tribunal aujourd’hui (jeudi) », a indiqué le commissaire A.K Jain.
D’autres personnes liées à une organisation hindoue d’extrême droite, parmi lesquelles un officier de l’armée, ont déjà été appréhendées dans le cadre de cette enquête.
La ville de Malegaon, peuplée majoritairement de musulmans, avait déjà été frappée par un attentat meurtrier en septembre 2006 et est un foyer de tensions entre hindous et musulmans.
Toute l’Inde est le théâtre depuis novembre 2007 d’une vague d’attentats perpétrés par un groupe islamiste local, les Moudjahidine indiens, qui ont fait plus de 150 morts, dont 24 tués en septembre à New Delhi.
L’Etat de l’Assam, dans le nord-est, a également été meurtri le 30 octobre par 12 attentats quasiment simultanés, qui ont fait 80 morts et ont été revendiqués par une cellule islamiste indienne presque inconnue, la « Force de sécurité islamique-Moudjahidine indiens ».
Dans cette affaire, la police suit cette piste islamiste mais aussi celle d’organisations armées indépendantistes.
L’Inde est peuplée de 1,1 milliard d’habitants, parmi lesquels 80% d’hindous et 14% de musulmans, et son histoire est jalonnée de violences intercommunautaires.
Lors de chaque attentat, les autorités accusent des organisations « terroristes » islamistes basées au Pakistan ou au Bangladesh. Mais elles reconnaissent maintenant être confrontées à des groupes « terroristes » fondamentalistes indiens, qu’ils soient musulmans ou hindous.