PARIS (AFP) – Le Snalc-Csen a « recommandé » à Nicolas Sarkozy « de ne pas chercher à faire appliquer son projet de confier à chaque enfant de CM2 – ni même à une classe entière » la mémoire d’un des 11.000 enfants juifs de France victimes de la Shoah, dans un communiqué lundi.
Face aux critiques qui ont suivi l’initiative de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet du président, a affirmé dans des déclarations publiées dimanche: « Il a été suggéré que la mémoire d’un enfant victime de la Shoah puisse être confiée à une classe entière. Nous sommes tout à fait ouverts à ce genre de propositions ».
Le Snalc-Csen, syndicat du second degré, traditionnellement classé à droite, « recommande au président de la République de ne pas chercher à faire appliquer son projet de +confier à chaque enfant de CM2 – ni même à une classe entière – la mémoire d’un des 11.000 enfants français victimes de la Shoah+ », écrit-il.
Pour le Snalc-Csen, « la Shoah appartient à l’Histoire du XXè siècle, et (…) elle figure déjà dans les programmes de l’école primaire ». « Sans attendre des injonctions officielles, des initiatives appropriées ont déjà été prises par les enseignants pour sensibiliser les élèves ».
« A vouloir mettre en exergue un fait historique, fût-il le plus atroce du siècle dernier, le président de la République le projette dans la lumière de l’actualité avec toutes les conséquences que cela induit », écrit le syndicat, qui « s’interroge sur l’impact d’une telle décision, susceptible de produire l’effet inverse de celui recherché ».
Dans un autre communiqué, le SNE-Csen (premier degré) affirme ne pas admettre « la politique de l’émotion et du lyrisme pour instrumentaliser l’école ».
« Des événements comme la Shoah méritent mieux et davantage qu’une injonction, fût-elle présidentielle », ajoute-t-il.
[ratings]