LE CAIRE (AFP) –Des villageois de Haute-Egypte ont mis le feu à des maisons appartenant à des membres de la minorité religieuse bahaïe, non reconnue par les autorités, a indiqué jeudi à l’AFP un responsable des services de sécurité.
A l’origine des incidents, l’intervention téléphonique lors d’une émission de télévision la semaine dernière d’un Bahaï originaire du village de Charoniyah, près de Sohag, affirmant que la localité était « pleine de Bahaïs », a ajouté ce responsable.
Furieux, des villageois ont réagi en incendiant lundi et mardi les maisons de quatre familles bahaïes. Le feu s’est propagé à deux autres maisons appartenant à des musulmans.
Les villageois ont ensuite menacé les Bahaïs de mort, selon le responsable.
Tous les membres de cette minorité religieuse, au nombre d’une trentaine, ont depuis quitté Charoniyah, selon un correspondant de l’AFP sur place.
Six personnes ont été arrêtées après les incendies et sont actuellement interrogées par la police, d’après le responsable. Les forces de l’ordre ont intensifié leur présence dans le village.
Plusieurs organisations égyptiennes des droits de l’Homme ont dénoncé jeudi dans un communiqué commun ces « agressions criminelles », appelant les autorités à poursuivre les responsables.
La foi bahaïe est née en 1863 en Iran. Les Bahaïs considèrent Bahaullah, né en 1817, comme le dernier prophète envoyé par Dieu sur terre, alors que pour les musulmans le dernier prophète est Mahomet.
Bahaullah fut banni et exilé pendant 40 ans. Il est mort en 1892 et est enterré en Terre Sainte, près de Haïfa.