GENEVE (AFP) – La loi française interdisant à l’école le port de signes religieux, dont le foulard islamique, et la surpopulation des prisons ont été la cible de nombreuses critiques mercredi devant le Conseil des droits de l’Homme, qui procédait à l’examen périodique de la situation en France.
Le Haut commissariat aux droits de l’Homme a rappelé dans son rapport devant le Conseil que le rapporteur spécial de l’ONU pour la liberté de religion avait critiqué la législation française en estimant qu’elle avait conduit « à la stigmatisation du foulard islamique et provoqué l’intolérance religieuse contre les femmes qui le portent en dehors de l’école, à l’université ou sur leur lieu de travail ».
L’ambassadeur de France pour les droits de l’Homme, François Zimeray, s’est déclaré « surpris par l’impact symbolique » de la loi interdisant à l’école « les signes religieux ostensibles ». Cette loi entrée en vigueur en 2004 « a en fait contribué à l’apaisement » des tensions nées de la polémique sur le port du foulard islamique à l’école, a-t-il assuré.
« Je me suis rendu compte que le concept français de laïcité n’est pas compris et a besoin d’être expliqué sans relâche », a commenté le diplomate devant des journalistes.
Quant aux mauvaises conditions carcérales, M. Zimeray a estimé que le rapport fourni par la France au Conseil constituait « un exercice exceptionnellement lucide » et critique sur les prisons françaises surpeuplées et vétustes. Paris va lancer un vaste programme de construction pour améliorer les conditions de détention, a-t-il annoncé en assurant qu’un établissement pénitentiaire nouveau serait ouvert chaque mois en 2009.
« En matière de droits de l’Homme, la France a un message à porter, mais n’a pas de leçons à donner », a commenté M. Zimeray en soulignant l’intérêt de la nouvelle procédure d’Examen périodique universel (EPU) du Conseil à laquelle la France se soumettait pour la première fois.
Le débat au Conseil permet « de mieux nous comprendre en nous regardant à travers le regard des autres », et « le défi c’est de présenter un meilleur rapport dans quatre ans », lors du prochain examen de la situation en France par le Conseil, a-t-il dit.
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