MADRID (AFP) –La référence à la tolérance islamique dans l’Espagne sous domination musulmane au Moyen-Age, faite par le président américain Barak Obama dans son discours du Caire, suscitait jeudi soir des interrogations dans les médias espagnols.
« L’Islam a une fière tradition de tolérance. Nous le voyons dans l’histoire de l’Andalousie et de Courdoue pendant l’Inquisition », a déclaré M. Obama, selon le texte de son allocution publié sur le site de la Maison Blanche.
Le président américain faisait allusion à l’occupation musulmane d’une bonne partie de l’Espagne, « Al Andalus », du 8e au 15e siècles, et plus particulièrement au Califat de Courdoue (sud), aux 10e et 11e siècles.
M. Obama a ainsi fait « coïncider de façon équivoque le Califat de Courdoue et l’Inquisition », notait le quotidien El Mundo (droite) à la Une de son édition de vendredi publiée jeudi soir sur son site internet.
Le président américain a « mélangé Al Andalus et l’Inquisition » écrivait de son côté le quotidien de droite ABC. L’Inquisition catholique, répression intolérante des hérésies, a débuté en Europe à la fin du 12e siècle, selon les historiens.
Tant El Mundo que le quotidien El Pais (centre gauche) estimaient pour leur part dans leurs éditions électroniques que la tolérance islamique pendant l’occupation d’Al Andalus était un « mythe », de même que l’entente souvent décrite entre communautés communautés chrétiennes, juives et musulmanes.
ABC stigmatise enfin en Une de son édition de vendredi « l’omission planétaire de l’Espagne » dans la référence à l’Alliance des Civilisations faite par M. Obama dans son discours pour encourager le dialogue inter-religieux.
Le président américain a seulement mentionné le « leadership turc » dans cette initiative visant notamment au dialogue entre l’islam et la chrétienté, alors qu’il s’agit d’un projet conjoint de l’Espagne et la Turquie, rappelle ABC.
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