COPENHAGUE (AFP) –Un Tunisien détenu en attente d’expulsion du Danemark, soupçonné d’avoir projeté un assassinat contre le dessinateur d’une caricature de Mahomet, a quitté le pays de son propre gré, a annoncé vendredi la police danoise.
« Je suis en mesure de confirmer qu’il a quitté le Danemark et qu’il l’a fait de son propre gré », a déclaré à l’AFP Hans-Viggo Jensen, vice-commissaire de la police nationale.
L’homme, un résident danois dont l’identité n’a pas été révélée, est l’un des deux suspects arrêtés le 12 février dernier et détenus depuis sans procès, dans l’attente d’expulsion du pays scandinave.
Les deux hommes sont accusés d’avoir projeté un assassinat contre Kurt Westergaard, l’auteur de l’un des douze dessins très controversés du prophète Mahomet publiés le 30 septembre 2005 dans le quotidien danois Jyllands-Posten.
L’expulsion des deux Tunisiens a été recommandée au gouvernement par le service de renseignement de la police (PET), qui estime que les deux hommes constituent une menace pour la sécurité de l’Etat.
Les deux hommes n’ont jamais été traduits devant la justice danoise pour le projet d’assasinat, toutes les procédures judicaires entamées jusqu’à présent ne concernant que leur maintien en détention sans procès, contesté en vain.
Leur affaire a été portée jusque devant la Cour suprême danoise qui a ordonné aux autres instances judicaires du pays de revoir leurs décisions précédentes en remettant en question l’intention réelle des deux hommes de tuer M. Westergaard.
Le tribunal de première instance ainsi que la Cour d’appel ont maintenu leurs décisions et les deux hommes ont annoncé le 29 juillet leur intention de faire une nouvelle fois appel devant la Cour suprême.
M. Jensen a indiqué que le Tunisien avait quitté le pays de son propre gré, sans être escorté par la police.
Il a refusé d’indiquer à quel moment l’homme était parti et où il se rendait.
Henrik Stagetorn, l’avocat du Tunisien, a déclaré à l’agence de presse danoise Ritzau que la longue période de détention avait été difficile pour son client.
« Et puisqu’il n’y voyait aucune issue, il a décidé de quitter le pays », a-t-il constaté.