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Culture et culte musulmans cohabiteront à l’Institut des cultures d’islam

ICIAFP (24/11/13) - Un pôle culturel qui sera aussi lieu de prière pouvant à terme accueillir un millier de fidèles sur deux sites: le maire de Paris Bertrand Delanoë inaugure jeudi l’Institut des cultures d’islam (ICI) installé dans ses nouveaux murs du XVIIIe arrondissement.

« Paris avait besoin d?un lieu d?échange et de partage qui fasse toute leur place aux cultures de l?Islam. Nous sommes là au c?ur de la vocation universelle de la capitale », explique M. Delanoë dans le Journal du dimanche.

Expositions d’art contemporain, de photographie, cours d’arabe, de wolof ou de calligraphie, salle de prière de 300 m2, vaste hammam également flambant neuf au sous-sol: ce premier site du nouvel ICI, baptisé « ICI Goutte d’Or », sur cinq niveaux au 56 de la rue Stephenson, est à vocations multiples.

Son originalité réside dans le montage légal élaboré par la municipalité pour faire cohabiter sous le même toit une association gérant le culturel et une autre s’occupant de la partie cultuelle, la Société des Habous et Lieux saints de l’islam (liée à la Grande mosquée de Paris), interdite, elle, de financements publics pour respecter la loi de 1905.

Plutôt que de mettre à disposition un terrain avec un bail emphytéotique -qui laisse les futurs exploitants financer le bâti- comme le font généralement les communes dans les projets de mosquée, la Ville de Paris a financé et construit le bâtiment puis vendu un étage à la Société des Habous.

« On a renversé le dispositif habituel: on a lancé les travaux puis on (leur) a vendu l’espace » 2,5 millions d’euros pour les 300 m2, explique-t-on au cabinet de M. Delanoë.

Epaisse moquette grise, luminaire moderne -des lampes cylindriques pendues à des cercles concentriques fixés au plafond-, la future salle de prière, d’une capacité de 400 personnes, table sur le confort. En cas de forte affluence le vendredi, l’association propriétaire de ce 1er étage aura la possibilité de louer aussi le rez-de-chaussée, où des rideaux pourront être tirés pour recouvrir les cadres ou tableaux accrochés au mur.

Attirer un large public

Dans cet arrondissement, où la concentration de musulmans est une des plus fortes de la capitale, ce projet d’Institut pour « connaître et comprendre la diversité des cultures d’islam » est porté depuis huit ans par Bertrand Delanoë et le maire du XVIIIe Daniel Vaillant. Il devrait coûter à la ville 28 millions d’euros.

Un lieu provisoire, dit de « préfiguration », ouvert en 2006 dans une ancienne école du secteur, rue Léon, est voué à disparaître lorsque l' »ICI Barbès » ouvrira fin 2015 tout près de là, sur le site d’une ancienne mosquée. Comme son voisin de la « Goutte d’Or » ce second ICI, plus spacieux encore, mélangera espaces cultuels et culturels (avec bibliothèque, auditorium pour conférences et spectacles). Il reste encore à choisir les exploitants de la salle de prière, qui en feront l’acquisition sur le même modèle qu’à la Goutte d’Or.

« Le principe de laïcité n’interdit pas aux collectivités de s’intéresser aux conditions dans lesquelles les gens prient », fait-on valoir dans l’entourage de M. Delanoë.

Mais on reconnaît aussi que ces deux lieux de prière -s’ajoutant à la mosquée de la rue Myrha- ne résoudront « clairement pas » pour de bon le problème du manque d’espaces de culte adaptés pour les musulmans.

Pour éteindre la polémique sur les prières de rue qui avait secoué le quartier en 2010-2011, l’Etat avait mis à la disposition des fidèles une ancienne caserne des boulevards extérieurs du XVIIIe. La « caserne-mosquée » voit converger chaque vendredi vers ses tapis jusqu’à 6.000 personnes, six fois la capacité des ICI.

Reste que la Ville insiste sur la dimension culturelle et artistique de l’ICI, qui compte attirer du public « bien au-delà » des frontières du quartier, explique à l’AFP Jamel Oubechou, président de l’association loi 1901 gérant tout le culturel. Le photographe iranien Abbas, signature de Magnum, et l’artiste franco-algérien Yazid Oulab, avec sa sculpture de métal l’Astrolabe, seront parmi les premiers exposés.

Le nouvel institut accueillera aussi dans ses murs des manifestations déjà existantes comme le Festival des cultures d’islam, qui fêtera en septembre 2014 sa 9e édition.

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