Société L’UCL analyse les causes de l’aversion pour le foulard
Les Wallons et les Bruxellois sont hostiles au voile islamique… Une étude de l’Université catholique de Louvain (UCL) en atteste : plus de la moitié des personnes interrogées estiment que le port du voile « va à contre-courant de la société moderne ». Près d’une sur quatre ne le tolère même pas sur la voie publique (notre infographie).
Le voile est perçu comme le signe d’une soumission par près de sept personnes sur dix, comme un symbole anti-occidental (par 31 % des sondés), voire comme une provocation (23 %). A peine un sondé sur cinq y voit l’expression d’une liberté.
Les chercheurs du Centre de psychologie de la religion de l’UCL n’en sont pas restés à ce simple constat statistique. Ils ont voulu identifier ce qui, dans la nature humaine, alimentait l’aversion à l’égard du voile… Deux facteurs explicatifs étaient généralement avancés par les experts : un racisme diffus (le rejet d’autrui, la peur de la différence) et un idéal d’autonomie, d’émancipation individuelle (le voile étant alors perçu comme l’instrument de la prétendue soumission des femmes musulmanes).
Surprise : l’étude démontre que plus les personnes interrogées valorisent les valeurs d’autonomie, d’émancipation personnelle, plus elles ont tendance à accepter le port du voile. « Contrairement à l’idée reçue, c’est donc principalement le racisme qui suscite en grande partie l’hostilité au voile, commente le professeur Vassilis Saroglou. Mais il n’est pas exclu, nuance-t-il, que la présence marquée du voile dans l’espace public alimente un racisme sous-jacent. »
Quoi qu’il en soit, ce racisme ambiant (moins basé sur l’ethnie que sur le mépris de la nature de certains groupes) apparaît clairement, et à travers deux enquêtes indépendantes successives, comme le facteur « prédictif » le plus déterminant du rejet du voile. Ce qui ne signifie évidemment pas que tous ceux qui s’opposent au port du voile sont racistes.
D’autres variables explicatives entrent en ligne de compte. Le jeu des corrélations permet ainsi aux chercheurs de dresser le profil psychologique type de l’adversaire du voile… Il est plutôt âgé (plus on est jeune, plus on accepte le voile), anticlérical « primaire » ou bien religieux orthodoxe, convaincu de sa supériorité culturelle. Sécuritaire, conformiste, il valorise le pouvoir, la réussite, l’hédonisme. Il est politiquement marqué à droite…
A l’inverse, les plus tolérants à l’égard du voile se caractérisent par l’importance qu’ils accordent à l’autonomie de l’individu (liberté, indépendance…), par leur sens de la spiritualité, leur caractère universaliste, une personnalité ouverte à l’expérience (curiosité intellectuelle, attrait pour l’art et la culture, créativité)…
Vassilis Saroglu, Coralie Buxant et Matthieu Van Pachterbeke déduisent de leur recherche une double responsabilité : « Pour la société d’accueil, cela implique la nécessité d’un travail incessant sur le racisme qui couve en son sein… Un travail d’éducation à la différence à l’école, via les médias, etc. Pour la communauté musulmane, il s’agit de tenir compte du regard pour le moins suspicieux d’une frange importante de la société. Une réflexion éthique, spirituelle et pragmatique sur une pratique religieuse qui doit aussi tenir compte du regard d’autrui. »
Nombre d’acteurs associatifs musulmans s’inscrivent d’emblée dans cette perspective de promotion du « vivre ensemble », en rappelant, par exemple, que le Coran n’impose en aucune manière le port du voile aux musulmanes. Ou encore en incitant les jeunes filles qui portent le voile à le retirer si le règlement d’ordre intérieur de leur école l’interdit.
En revanche, la société belge tarde à concrétiser ses promesses… Voici tout juste deux ans, la Commission du dialogue interculturel refusait de prendre parti pour l’interdiction du voile à l’école, constatant que « notre histoire, notre Constitution, la structure de nos institutions scolaires ne sont pas celles de la France ».
Les sages de la Commission avaient pointé d’autres priorités : rééquilibrer la répartition des élèves, notamment par des incitants financiers pour les écoles qui réalisent la mixité culturelle, ou encore réduire de moitié le volume des cours de morale et de religion, en fin de secondaire, au profit de cours de philosophie (abordant toutes les convictions) et des cours d’éducation à la citoyenneté. Des suggestions qui sont largement restées lettres mortes.
GUTIERREZ,RICARDO, Le Soir (Belgique) 26/05/07
Il y a foulard islamique (foulard simple du respect de la pudeur dans le cadre d’un vestimentaire traditionnel) et il y a le foulard islamiste signe d’un engagement politique et d’une udentification à une catégorie de foi. Je ne suis pas contre le port de foulard sauf l’orsqu’il s’oppose à la neutralité de l’espace citoyen (école ou administration).