(AFP- 9/8/12)- Le Louvre ouvrira le 22 septembre au public ses nouveaux espaces consacrés aux Arts de l’Islam mais il est encore à la recherche de dix millions d’euros auprès de mécènes pour boucler le financement de cet ambitieux projet, a appris l’AFP auprès du musée.
La collection des Arts de l’Islam du Louvre dispose désormais de 3.000 mètres carrés – trois fois plus qu’auparavant – pour se déployer sur deux niveaux, conçus par l’Italien Mario Bellini et le Français Rudy Ricciotti.
Après la pyramide de Ieoh Ming Pei, inaugurée en 1989, les deux architectes ont posé une verrière mordorée, comme un voile léger, sur la Cour Visconti du palais du Louvre près de la Seine.
Le rez-de-cour, baigné de lumière naturelle, va accueillir les oeuvres datant du VIIè au XIè siècle. Le sous-sol, baptisé « parterre », présentera les oeuvres du XIe jusqu’à la fin du XVIIIe, dans une enceinte de béton noir. L’aire géographique concernée s’étend de l’Espagne à l’Inde. La muséographie a été confiée à Renaud Piérard et M. Bellini.
Grâce à ces nouveaux espaces, le Louvre est en mesure de présenter près de 3.000 objets, parfois monumentaux, puisés dans sa riche collection d’art islamique et dans celle des arts décoratifs (plus de 18.000 objets au total). « Ce sera la présentation la plus importante en Europe d’objets d’art de l’Islam », déclare à l’AFP Sophie Makariou, directrice du département des Arts de l’Islam.
Le bâtiment a été livré par les architectes en mai. Les collections, qui avaient été mises en réserve depuis plus de quatre ans, sont déjà en grande partie installées.
Les nouveaux espaces des Arts de l’Islam devraient être inaugurés par le président François Hollande quelques jours avant l’ouverture au public.
Un coût de près de 100 millions d’euros
Dès son arrivée à la tête de l’établissement public, en 2001, Henri Loyrette a voulu sortir les arts de l’Islam de leur « marginalisation » au sein du musée en leur donnant un espace « digne en qualité et en surface ».
L’année suivante, Jacques Chirac, alors chef de l’Etat, fait part de son souhait de doter le Louvre d’un véritable département des Arts de l’Islam pour conforter la « vocation universelle » du musée le plus fréquenté au monde. Ce huitième département est créé en 2003. La première pierre des nouveaux espaces est posée par Nicolas Sarkozy, l’ex-président, en juillet 2008.
Le coût global de l’opération se monte à 98,5 millions d’euros.
L’Etat français apporte 31 millions d’euros. Le musée a réussi jusqu’à présent à réunir 56 millions d’euros de mécénat provenant soit d’Etats étrangers, soit de donateurs privés ou d’entreprises.
Le principal mécène est la Fondation du prince saoudien al-Walid ben Talal qui remet à titre privé 17 millions d’euros.
Le Roi Mohammed VI du Maroc fournit également une importante contribution (non divulguée). L’émir du Koweït, le Sultan d’Oman, la République d’Azerbaïdjan financent aussi le projet.
Plusieurs groupes français ont répondu présent (Fondation Total, Lafarge, Bouygues Construction…)
En janvier, le Louvre prévoyait de puiser dans ses ressources propres à hauteur de 1,5 million d’euros seulement. Mais à un mois et demi de l’ouverture des nouveaux espaces, il lui manque toujours 10 millions d’euros qu’il pensait trouver auprès de mécènes.
« Nous prospectons toujours. Nous avons bon espoir », indique le musée.
« Si le Louvre ne parvient pas à réunir ces 10 millions d’euros par mécénat, il lui faudra rééchelonner dans le temps certains de ses autres projets, tout en veillant à en préserver la dynamique », ajoute-t-il.