RYAD (AFP) – Deux membres de la police religieuse saoudienne ont été arrêtés à Tabouk (nord-ouest) pour être interrogés sur la mort de deux jeunes dont une fille tués dans un accident de la route après avoir apparemment été pris en chasse par les deux policiers, a rapporté mardi la presse.
Un véhicule tout terrain a pourchassé dimanche la voiture du jeune homme, 23 ans, et de sa compagne, qui ont été brûlé vifs après que leur voiture eut heurté un camion, a ajouté la presse.
L’homme a été identifié, au contraire de la jeune fille, dont le corps a été carbonisé, a indiqué le quotidien Al-Watan.
Un frère de la victime, cité par Al-Watan, a affirmé avoir recueilli « des propos concordants de témoins, selon lesquels le véhicule de la police religieuse a pourchassé son frère jusqu’au dernier moment, avant l’accident ».
La puissante Commission pour la promotion de la vertu et la prévention du vice, communément appelée Moutawa, a cherché à défendre ses deux membres.
Dans un communiqué publié lundi, elle a indiqué que « la recherche de la vérité » ne pouvait « s’accomoder de l’affirmation selon laquelle sa patrouille avait provoqué l’accident ».
L’un des deux membres de la police religieuse, qui ont été interpellés lundi « à titre préventif pour être interrogés », avait été impliqué dans la mort il y a un an au siège de cette même police d’un Saoudien, arrêté pour s’être trouvé en compagnie d’une femme dans sa voiture, a indiqué le quotidien Okaz.
Forte de plus de 5.000 hommes, la police religieuse a de larges pouvoirs dans le royaume ultra-conservateur. Elle est particulièrement active dans les villes où elle exhorte notamment les passants à fréquenter les mosquées aux heures de prière et les femmes à bien se voiler.
Chargée de veiller au respect de l’ordre moral, elle avait été rappelée à l’ordre par le ministre saoudien de l’Intérieur afin qu’elle n’outrepasse pas ses droits, alors que plusieurs personnes sont mortes dans des conditions suspectes ces derniers mois.
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