TEHERAN (AFP) –La pression monte en Iran dans le camp conservateur pour exiger la démission d’un adjoint du président Mahmoud Ahmadinejad qui avait affirmé que son pays était « ami avec le peuple israélien », ont rapporté mercredi les médias locaux.
Dernier en date, le grand ayatollah Hossein Nouri Hamedani a exigé le départ du vice-président Esfandiar Rahim Mashaie, chargé du tourisme, un fidèle de l’ultraconservateur Ahmadinejad.
Il avait déclaré à la mi-juillet que l’Iran était « ami avec le peuple israélien », avant de récidiver en août en affirmant n’avoir « aucune hostilité contre le peuple israélien ».
« Il ne convient pas que le président place à un poste gouvernemental un homme qui n’a pas le courage de reconnaître son erreur et de présenter des excuses », a déclaré M. Nouri Hamedani, selon l’agence de presse Isna.
« Pour le peuple révolutionnaire iranien, la phrase de l’imam (Khomeiny, fondateur de la République islamique, ndlr) selon laquelle Israël doit disparaître est un idéal », a-t-il ajouté.
Mardi, un autre important religieux conservateur, le grand ayatollah Nasser Makarem Shirazi, avait condamné les propos de M. Mashaie.
L’hodjatoleslam Ahmad Salek, porte-parole de l’Association du clergé combattant, qui regroupe les religieux conservateurs, a également affirmé que M. Mashaie devrait « démissionner le plus rapidement possible », selon l’agence Mehr.
« Il est insupportable pour le peuple qu’un vice-président iranien parle de l’amitié avec le peuple israélien », a-t-il déclaré.
Plus de 200 députés ont demandé à M. Ahmadinejad de prendre des mesures contre son adjoint.
Même le quotidien conservateur Kayhan, fervent défenseur du président, a demandé le départ de M. Mashaie, dont le fils a épousé la fille du vice-président.
Mais ce dernier a répété mercredi qu’il ne démissionnerait pas.
« Un serviteur du peuple ne démissionne jamais », a déclaré M. Mashaie, selon l’agence Fars.
Sans faire référence aux propos des grands ayatollahs Nouri Hamedani et Makarem Shirazi, il s’est contenté de dire que les parlementaires qui avaient condamné ses propos allaient changer d’avis.
« Très certainement, les députés vont changer de position. Israël n’a aucune place dans notre culture », a-t-il ajouté.
Pour sa part, le président Ahmadinejad semble pour le moment faire la sourde oreille à ces appels.
M. Ahmadinejad a même adressé des signes publics de soutien à M. Mashaie, en l’associant à sa récente visite en Turquie ainsi qu’à la cérémonie de lancement d’une fusée iranienne cette semaine.