KABOUL (AFP) – Un ancien journaliste et un responsable religieux ont été condamnés à 20 ans de prison en Afghanistan pour avoir publié une traduction non-autorisée du Coran, a-t-on appris vendredi auprès d’amis des familles.
Ahmed Ghous Zalmai, un ancien journaliste de la radio-télévision, et le mollah Qari Mushtaq ont été condamnés jeudi, en première instance, pour avoir fait publier une traduction du Coran en dari (proche du persan et une des principales langues du pays), sans y adjoindre l’original en Arabe.
Selon l’accusation, la traduction comportait également des erreurs.
Les amis des familles, qui ont requis l’anonymat, ont indiqué que les condamnés feront appel.
Reporters sans frontières (RSF) et Article 19, deux organisations de défense de la liberté d’expression, ont appelé le président afghan Hamid Karzaï à les gracier.
« Nous faisons appel à l’esprit de tolérance du chef de l’Etat afghan pour solliciter son intervention en faveur de deux hommes condamnés à une peine extrêmement lourde. Leur intention n’était pas de violer la loi islamique mais de promouvoir le Coran dans les populations persanophones », selon un communiqué de ces organisations.
« Nous déplorons que la justice afghane puisse punir ainsi des hommes dont la démarche intellectuelle et religieuse était honnête et humaniste, » selon le communiqué.
Ahmed Ghous Zalmai qui était employé comme porte-parole au bureau du procureur à Kaboul a été arrêté en 2007 alors qu’il tentait de se rendre au Pakistan après que la traduction du Coran ait été dénoncée par des groupes fondamentalistes.