LONDRES (AFP) –La police anti-émeute est intervenue vendredi pour séparer des manifestants anti-islamiques et des musulmans en colère à Harrow, un quartier du nord-ouest de Londres, a constaté un correspondant de l’AFP.
La police s’est interposée en fin d’après-midi après que de jeunes musulmans, pour certains le visage masqué, eurent commencé à lancer des bâtons et des pierres à destination d’un groupe isolé d’une dizaine de manifestants anti-islamiques, aux abords d’une grande mosquée en construction, selon la même source.
La manifestation était organisée par l’organisation « Arrêt à l’islamisation de l’Europe » (SIOE), le jour du huitième anniversaire des attentats du 11-Septembre.
« On est en Angleterre, on devrait pouvoir manifester », a dit à l’AFP l’un des manifestants anti-islamiques, dont la plupart avaient la tête rasée.
« J’ai deux fils dans l’armée, ils se battent en Afghanistan mais la police ne veut pas nous défendre aujourd’hui », a déclaré l’homme, proche de la cinquantaine, qui a refusé de donner son nom.
Après de premiers affrontements, la police a maintenu les manifestants anti-islamiques à l’écart, et la situation restait tendue en début de soirée alors que plusieurs centaines de jeunes musulmans et militants anti-fascistes exprimaient leur colère verbalement ou en jetant des projectiles à quelque 500 mètres de la mosquée.
Stephen Gash, un membre du SIOE — dont le slogan est « le racisme est la forme la plus basse de bêtise humaine, mais l’islamophobie est le summum du bon sens » — a expliqué que son groupe ne voulait pas de nouvelles mosquées.
« Nous ne voulons plus de mosquée avant que toute cette haine soit réglée », a-t-il indiqué.
Samedi dernier à Birmingham, dans le centre de l’Angleterre, la police avait procédé à une trentaine d’arrestations après des heurts lors d’une manifestation contre l’islamisme radical organisée par des militants de la Ligue de défense anglaise, un groupe d’extrême-droite.
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